Politique

L’Iran dévoile une banque d’objectifs nucléaires en Israël


L’annonce par l’Iran de la détention de documents confidentiels sur les sites nucléaires israéliens constitue une escalade calculée, visant à renforcer sa position dans les négociations et à dissuader toute attaque militaire surprise d’Israël.

Lundi, l’Iran a déclaré être en possession de documents secrets concernant des installations et projets nucléaires israéliens. Ces documents permettraient de cibler des infrastructures nucléaires secrètes ainsi que des sites économiques et militaires stratégiques en cas d’attaque contre les installations nucléaires iraniennes.

Ce communiqué, émanant du Conseil suprême de sécurité nationale iranien, affirme que les services de renseignement ont mis la main sur une grande quantité de données classifiées, dont plusieurs milliers de documents relatifs au programme nucléaire israélien.

Cette révélation s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre Téhéran et Tel-Aviv, le dossier nucléaire iranien étant au cœur des rivalités régionales et internationales. Par cette déclaration, l’Iran entend envoyer un message clair de dissuasion : elle dispose de capacités de renseignement et de moyens militaires lui permettant de riposter directement et efficacement à toute agression.

Ce discours fait également office d’avertissement préventif à Israël, qui a intensifié ses menaces ces derniers mois, évoquant des frappes militaires contre le programme nucléaire iranien sous prétexte que Téhéran poursuit l’enrichissement d’uranium à des niveaux proches de l’usage militaire.

Par ailleurs, ces déclarations interviennent au moment où des efforts diplomatiques sont en cours pour relancer les négociations nucléaires entre l’Iran et les puissances occidentales. Cependant, Téhéran campe sur sa position et rejette toute condition exigeant l’arrêt de l’enrichissement, qu’elle considère comme un droit souverain non négociable — ce qui complique davantage la possibilité d’un accord.

La divulgation de ces documents apparaît donc comme un levier stratégique visant à renforcer la position iranienne à la table des négociations et à prévenir toute attaque israélienne anticipée, alors que Tel-Aviv ne cache pas sa volonté d’agir unilatéralement contre ce qu’elle qualifie de « menace nucléaire iranienne ».

Le communiqué officiel décrit cette opération comme un « succès majeur du renseignement », soulignant que les documents obtenus permettront à l’Iran de répondre immédiatement à toute agression israélienne de manière proportionnée.

Il est précisé que Téhéran frappera les installations nucléaires secrètes israéliennes, ainsi que ses infrastructures économiques et militaires, en cas d’attaque.

Le 7 juin, la télévision iranienne avait déjà rapporté que les services de sécurité avaient mis la main sur « des milliers de documents confidentiels » du renseignement israélien, contenant des informations sensibles sur ses sites nucléaires. Cette opération, qui aurait duré plusieurs mois, est toujours en phase d’analyse.

Le ministre iranien du Renseignement, Esmaïl Khatib, a déclaré que ces documents contiennent des informations sensibles sur le programme nucléaire israélien, ainsi que sur ses liens avec les États-Unis, certains pays européens et d’autres acteurs internationaux.

De son côté, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaei, a indiqué lors d’une conférence de presse à Téhéran que certains de ces documents révèlent le soutien de pays européens au programme nucléaire israélien.

Dans un développement parallèle, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a reconnu qu’il existe des preuves que certains documents confidentiels de l’agence sont tombés entre les mains de l’Iran.

Alors qu’Israël menace de frapper les installations nucléaires iraniennes, les États-Unis plaident pour la poursuite du dialogue. Certaines sources rapportent même que l’administration Trump aurait suspendu la coordination avec Israël sur ce dossier.

 

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