L’Iran critique le statu quo américain sur les sanctions avant une réunion cruciale au Caire

À la veille d’une réunion prévue au Caire sur son dossier nucléaire, l’Iran a exprimé son mécontentement face à l’absence de tout changement dans la position des États-Unis concernant les sanctions.
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Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmail Baghaei, a déclaré ce lundi que l’Iran attendait de voir si un changement allait intervenir dans l’approche américaine, tout en soulignant : « Cela ne s’est pas encore produit. »
Il a ajouté que les États-Unis devaient clarifier les modalités de levée des sanctions afin d’éviter de répéter les erreurs du passé, alors que les deux pays poursuivent leurs négociations sur un accord destiné à résoudre un différend vieux de plusieurs décennies concernant le programme nucléaire iranien.
Téhéran a par ailleurs exhorté Washington à fournir des « garanties » suite à une proposition américaine en faveur d’un éventuel accord nucléaire.
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Ces déclarations interviennent alors que le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, s’apprête à rencontrer au Caire le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, ainsi que son homologue égyptien, Badr Abdel Aty, selon le ministère égyptien des Affaires étrangères.
Cette réunion se tient au lendemain d’un rapport de l’AIEA signalant une accélération du rythme de production d’uranium enrichi à 60 % par l’Iran, un seuil proche des 90 % requis pour une utilisation militaire.
Au cours de sa visite au Caire, Araghchi devrait également s’entretenir avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, selon l’agence iranienne Tasnim.
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Selon la même source, Araghchi effectue également une visite au Liban ce lundi pour mener des consultations sur les questions et développements régionaux, notamment la guerre à Gaza et les crises en Libye et au Soudan.
D’après un rapport confidentiel de l’AIEA consulté par l’AFP, la quantité totale d’uranium enrichi détenue par l’Iran dépasse désormais 45 fois la limite fixée par l’accord de 2015 entre Téhéran et les grandes puissances, atteignant 9 247,6 kilogrammes.
Ce rapport souligne que ce volume « suscite de sérieuses préoccupations ».
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Téhéran a rejeté les conclusions du rapport, accusant l’AIEA, dans un communiqué, de s’appuyer sur « des sources d’information trompeuses et non crédibles fournies par le régime sioniste ».
Les pays occidentaux et Israël accusent l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire, ce que dément Téhéran, affirmant que son programme est strictement pacifique.
Araghchi a mis en garde contre toute « exploitation politique » du rapport par les pays européens, affirmant que l’Iran réagirait en conséquence.
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Lors d’un appel téléphonique dimanche avec Rafael Grossi, Araghchi lui a demandé de ne pas permettre à « certaines parties » d’instrumentaliser le rapport à des fins politiques contre l’Iran — une allusion au Royaume-Uni, à la France et à l’Allemagne, qui ont menacé de réimposer des sanctions si le programme nucléaire iranien venait à menacer la sécurité du continent européen.
Ce rapport coïncide avec les négociations en cours entre l’Iran et les États-Unis sur le dossier nucléaire, menées sous médiation omanaise, après le retrait unilatéral de Washington de l’accord de 2015.
Le Conseil des gouverneurs de l’AIEA devrait examiner la situation nucléaire iranienne lors de sa réunion prévue le 9 juin à Vienne.
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