Politique

L’Iran anticipe des sanctions imminentes par des négociations nucléaires avec des puissances européennes

Le gouvernement de Bzeshkian cherche à résoudre la crise nucléaire avant l'investiture du président américain élu, Donald Trump.


Téhéran doit tenir vendredi des discussions sur son programme nucléaire controversé avec trois puissances européennes, après que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a adopté une résolution à son encontre. L’Iran redoute un durcissement des sanctions en raison de ses menaces nucléaires et s’efforce de revitaliser l’accord de 2015 avant l’entrée en fonction de Donald Trump en janvier.

En réponse à la résolution proposée par le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et les États-Unis, des responsables iraniens ont annoncé des mesures telles que l’activation de nouvelles centrifugeuses avancées pour l’enrichissement de l’uranium.

L’agence japonaise Kyodo a été la première à annoncer la tenue de cette réunion vendredi à Genève. Elle rapporte que le gouvernement du président iranien Massoud Bzeshkian vise à résoudre la crise nucléaire avant l’investiture de Donald Trump.

Le Royaume-Uni a confirmé dimanche ces pourparlers, déclarant par l’intermédiaire de son ministère des Affaires étrangères : « Nous restons déterminés à prendre toutes les mesures diplomatiques nécessaires pour empêcher l’Iran de développer des armes nucléaires, y compris par des sanctions si nécessaire. »

Un haut responsable iranien a également confirmé la tenue de cette réunion, affirmant que : « Téhéran a toujours estimé que la question nucléaire devait être résolue par la diplomatie. Notre pays n’a jamais abandonné les négociations. »

Par ailleurs, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Ismaïl Baghai, a précisé que des vice-ministres des Affaires étrangères iraniens et des trois pays européens participeront aux pourparlers, qui aborderont également des questions régionales en plus du dossier nucléaire.

Baghai n’a pas précisé le lieu exact des discussions, tandis qu’un porte-parole du ministère suisse des Affaires étrangères a renvoyé les questions aux pays mentionnés dans le rapport de Kyodo.

En 2018, l’administration Trump s’était retirée de l’accord nucléaire iranien de 2015 signé avec six grandes puissances, réimposant des sanctions sévères à l’Iran. En réponse, Téhéran a franchi les limites nucléaires fixées par l’accord, notamment en augmentant ses stocks d’uranium enrichi, en atteignant un degré de pureté fissile plus élevé et en installant des centrifugeuses avancées pour accélérer la production.

Les discussions indirectes entre l’administration Biden et Téhéran pour relancer l’accord ont échoué, bien que Trump ait déclaré en septembre lors de sa campagne électorale : « Nous devons parvenir à un accord, car les conséquences seraient intenables. »

Ali Vaez, spécialiste des affaires iraniennes au sein de l’International Crisis Group, a souligné que : « L’Iran s’était entendu avec la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni en septembre pour poursuivre à Genève en octobre les négociations nucléaires commencées à New York. Ces plans ont été perturbés par les tensions entre Téhéran et Israël. »

Il a ajouté : « Après une série d’affrontements qui ont atteint une impasse, les deux parties reconnaissent désormais que les négociations pourraient être l’option la moins coûteuse. Le problème est que, sans clarté sur les intentions de l’administration Trump, tout cela reste théorique. »

Lors de sa récente visite à Téhéran, le directeur de l’AIEA, Rafael Grossi, a conclu un accord visant à « limiter la production d’uranium enrichi à 60 % et à nommer quatre nouveaux inspecteurs pour superviser les installations nucléaires. »

Grossi a déclaré que la volonté de coopération de l’Iran avec l’Agence représente une avancée concrète dans la bonne direction, une première depuis que Téhéran a progressivement abandonné ses engagements prévus dans l’accord nucléaire.

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