L’Irak accorde un délai aux travailleurs étrangers pour régulariser leur situation
Le ministère de l’Intérieur a appelé les propriétaires d’entreprises et toute personne hébergeant des travailleurs étrangers à régulariser légalement la situation des contrevenants, suite à des critiques des droits humains. L’ambassade de la République d’Irak à Damas a annoncé la nécessité de régulariser la situation légale des travailleurs étrangers à partir du début de juillet et jusqu’au 7 septembre prochain, après un rapport publié par Human Rights Watch critiquant les autorités irakiennes pour avoir expulsé des Syriens même ceux possédant des documents officiels.
La direction des Affaires de l’Immigration, via un communiqué publié sur sa page officielle Facebook, a appelé les propriétaires d’entreprises et tous ceux qui hébergent des travailleurs étrangers à régulariser la situation légale des contrevenants. Cela fait suite aux directives du ministre de l’Intérieur Abdul Amir al-Shimari, supervisé par le directeur général le général Nasr Ibrahim al-Khafaji.
Actuellement, l’Irak compte 284 861 Syriens enregistrés auprès du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Human Rights Watch a déclaré que les autorités de Bagdad et Erbil avaient détenu et déporté arbitrairement des Syriens vers Damas et des régions du nord-est de la Syrie sous le contrôle de l’Administration autonome, malgré la possession de documents officiels leur permettant de rester et de travailler dans le pays ou étant enregistrés en tant que demandeurs d’asile auprès du HCR.
L’organisation a cité des personnes arrêtées par les autorités irakiennes le 28 juin, affirmant avoir été arrêtées lors de descentes dans leurs lieux de travail ou dans les rues.
Deux Syriens arrêtés par les autorités irakiennes ont déclaré avoir été arrêtés dans les bureaux de l’immigration lors de leur tentative de renouveler leurs permis, sans que les autorités ne tiennent compte de leur demande d’asile. De plus, ces décisions ne prévoient pas de moyens cohérents de recours contre les ordres d’expulsion les concernant.
Le rapport de l’organisation a également noté que l’Irak n’est pas signataire de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés ni de son protocole de 1967.
Le HCR enregistre les réfugiés syriens en Irak et leur délivre des certificats de demandeurs d’asile, utilisables pour s’inscrire auprès de la Commission permanente des réfugiés relevant du ministère de l’Intérieur, les classant comme « déplacés des zones frontalières syriennes acceptés pour des raisons humanitaires ».
D’autre part, le gouvernement du Kurdistan reconnaît les Syriens en tant que demandeurs d’asile, leur permettant de recevoir des permis de séjour humanitaires après leur enregistrement auprès du HCR.
En avril, une ONG a mené des entretiens avec sept Syriens déportés, quatre d’entre eux détenant des permis de séjour irakiens valides et trois autres enregistrés auprès du HCR.
Bagdad a lancé en mars une campagne de sécurité pour traquer les contrevenants aux conditions de séjour, et le Syrian Observatory for Human Rights a cité une source officielle au Bureau des arrivées et passages dans l’Administration autonome, affirmant que les autorités irakiennes avaient lancé une campagne contre les résidents syriens, les déportant vers les zones et passages sous l’Administration autonome au nord-est de la Syrie.
La source a précisé que le Bureau avait assuré l’arrivée de dizaines de familles syriennes et leur avait donné le choix entre rester dans les régions du nord-est de la Syrie ou sécuriser un passage sûr vers d’autres zones syriennes, qu’il s’agisse de régions contrôlées par le régime ou de zones sous le contrôle de factions militaires pro-Ankara.
Cependant, la source a nié ce qui avait été diffusé par les médias locaux concernant la déportation de familles syriennes des régions d’al-Hasakah et al-Qamishli, expliquant qu’il n’y avait rien de nouveau concernant les arrivées des résidents syriens de toutes les régions syriennes au nord-est de la Syrie en raison des opportunités de travail, des services de base et des organisations humanitaires qui y opèrent.
Selon l’Observatoire syrien, l’Administration autonome a émis une carte d’arrivant pour les Syriens déplacés en dehors de ses zones depuis 2017. La carte permet à ces familles de rester dans leurs zones d’origine, sans distinction ni discrimination entre les déplacés et les résidents locaux de ces zones.
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