L’Intérieur tunisien accuse certaines parties d’incitation à l’émeute. Qu’est-ce que les Frères Musulmans ont à voir avec eux ?
Le Ministère tunisien de l’intérieur, dans une communication qu’il a faite hier, a confirmé que les services de sécurité avaient des informations indiquant que certaines parties cherchaient à inciter un certain nombre d’adolescents, de mineurs et de personnes ayant des antécédents judiciaires à commettre des émeutes dans certains quartiers populaires.
Le Ministère a expliqué que la sécurité s’efforçait d’arrêter ces personnes et de les traduire en justice, notant que le ministère public avait autorisé l’arrestation de trois personnes accusées d’avoir créé une « entente criminelle ».
Le Ministère a accusé les détenus d’avoir endommagé des biens privés et publics, de semer la panique parmi les citoyens et de détenir des bouteilles incendiaires pour attaquer le quartier général de la police judiciaire.
Le Ministère a indiqué que les 3 personnes arrêtées avaient été arrêtées après que les forces de sécurité locales eurent saisi une quantité de bouteilles incendiaires que les accusés avaient dissimulées dans la voiture de l’un d’entre eux.
Hier, les forces d’opposition en Tunisie ont pris part à des manifestations de protestation, à l’occasion du 12e anniversaire de la chute du régime du Président Zine el-Abidine Ben Ali, pour exprimer leur rejet du projet du Président Kaïs Saïed et exiger des élections présidentielles anticipées.
Quelques heures avant ces manifestations, le Président Kaïs Saïed s’est rendu vendredi après-midi sur l’avenue Habib Bourguiba, déclarant qu’ « il n’y a pas de place pour les traîtres et les agents dans le pays », ajoutant: « Celui qui accuse le pays d’être policier et dictatorial est celui qui veut le détruire ».
Depuis le début de la semaine, le mouvement Ennahdha, qui dirige ces manifestations, a invité les Tunisiens à participer activement à cette manifestation, condamnant les actions du Président Saïed depuis le 25 juillet 2021 et la détérioration de la situation économique, ainsi que pour demander son départ du pouvoir et l’organisation d’élections présidentielles anticipées.
Les forces d’opposition ne parvinrent pas à s’entendre sur la protestation, le Front de salut national ayant organisé une manifestation près du siège du Ministère de l’intérieur, un front constitué notamment par le Mouvement Ennahdha, tandis que les cinq partis démocratiques et sociaux, dont le Parti travailliste, Afek Tounes et le Courant démocrate, avaient également organisé une manifestation, tandis que le Parti destourien libre cherchait à organiser une marche vers le palais présidentiel de Carthage, qui avait été interdite à la suite de confrontations verbales entre les partisans du parti et sécurité.
Il accuse ses opposants de « se tenir derrière les crises » que traverse le pays et de tenter de s’en prendre aux institutions de l’État. « Il est nécessaire de prendre des mesures contre ceux qui s’emparent des « symboles de l’État », c’est-à-dire une atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l’État, soulignant que « ces conditions ne peuvent durer et ne resteront pas impunies par la loi ».