L’influence de la Turquie sur les islamistes soudanais donne à son initiative de résolution du conflit de meilleures chances de succès
Le général Abdel Fattah al-Burhan, qui avait précédemment rejeté toutes les initiatives de paix, accueille favorablement l’initiative turque, renforcée par des drones de combat fournis par Ankara.
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La Turquie intervient dans le conflit sanglant au Soudan en proposant une initiative de paix, tirant parti de ses relations étroites avec le chef de l’armée, Abdel Fattah al-Burhan. Ankara est considérée comme l’un de ses principaux alliés, ayant fourni des armes offensives qui ont contribué à équilibrer les forces sur le terrain, ce qui a conduit al-Burhan à saluer cette initiative.
Lors d’une réunion à Port-Soudan samedi, al-Burhan a demandé au vice-ministre turc des Affaires étrangères, Burhaneddin Duran, « de transmettre au président Recep Tayyip Erdoğan et au ministre des Affaires étrangères… l’accueil favorable de la direction soudanaise à cette initiative », a déclaré le ministre soudanais des Affaires étrangères, Ali Youssef, lors d’une conférence de presse tenue après la réunion.
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Youssef a ajouté que « le Soudan a besoin de frères et d’amis comme la Turquie », affirmant que « cette initiative pourrait mener à des efforts réels pour instaurer la paix au Soudan ».
Al-Burhan, qui avait précédemment refusé toutes les initiatives régionales et internationales de négociations de paix en imposant des conditions irréalistes, se montre coopératif avec la Turquie, qui lui a récemment fourni des drones de combat parmi les plus avancés dans les opérations offensives. Ces drones, capables de frappes d’une grande précision, offrent à l’armée une capacité significative pour mener des opérations militaires ciblées, bien que leur utilisation ait suscité des inquiétudes quant à des attaques éventuelles contre des civils.
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Outre le soutien militaire direct, la Turquie héberge également des dirigeants des mouvements islamistes soudanais, qui exercent une grande influence sur l’armée.
Aujourd’hui, la Turquie souhaite jouer un rôle qui lui confère une plus grande présence sur la scène régionale, après avoir obtenu le feu vert des Émirats arabes unis. Ces derniers ont salué, dans un communiqué la semaine dernière, « les efforts diplomatiques » de la Turquie pour « résoudre la crise actuelle au Soudan ».
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Le ministère des Affaires étrangères des Émirats a exprimé sa volonté de coordonner ses efforts avec Ankara pour mettre fin à la guerre au Soudan.
Début décembre, Erdoğan a proposé lors d’un appel téléphonique avec al-Burhan « d’intervenir pour résoudre les différends entre le Soudan et les Émirats, et pour instaurer la paix et la stabilité au Soudan », selon un communiqué de la présidence turque.
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Le gouvernement soudanais soutenu par l’armée a, à plusieurs reprises, tenté de justifier ses pertes militaires par des accusations de soutien des Émirats aux Forces de soutien rapide, ce qu’Abou Dhabi a démenti.
Des parlementaires américains ont rapporté fin décembre que les Émirats avaient informé les États-Unis qu’ils ne fourniraient pas d’armes aux Forces de soutien rapide dans la guerre au Soudan.
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Après une rencontre avec al-Burhan samedi, Duran a déclaré que le processus de paix « nécessite des efforts coordonnés » et que la Turquie jouera « son rôle en mobilisant d’autres acteurs régionaux pour surmonter les difficultés et mettre fin à ce conflit ».
Des sources diplomatiques turques ont précisé à l’agence Anadolu que Duran avait rencontré, lors de la même réunion, son homologue soudanais Ali Youssef et le ministre soudanais des Finances, Jibril Ibrahim.
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Les discussions ont porté sur la situation au Soudan et sur les contributions possibles de la Turquie à une solution pacifique, ainsi que sur les questions de soutien humanitaire.
La Turquie met également l’accent sur la coopération économique avec le Soudan, en discutant de l’ouverture d’un bureau de l’Agence turque de coopération et de coordination (TIKA) et d’une branche de la Banque agricole participative turque au Soudan.
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Les sources diplomatiques ont souligné l’importance que la Turquie accorde à l’unité, à l’intégrité territoriale, à la souveraineté et à la stabilité du Soudan. Elles ont également affirmé qu’Ankara était prête à contribuer à mettre fin à la tragédie humanitaire au Soudan par des moyens pacifiques et à empêcher « davantage de pertes humaines ».
Depuis avril 2023, une guerre entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide a fait plus de 20 000 morts, plus de 14 millions de déplacés et de réfugiés, et a poussé le pays au bord de la famine, selon les estimations des Nations unies et des autorités locales. Cependant, des recherches universitaires américaines estiment que le nombre total de victimes dépasse largement ce chiffre, atteignant environ 130 000 morts directement ou indirectement.
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L’achat de drones par l’armée soudanaise, au détriment des besoins alimentaires et de la lutte contre la famine, a suscité une large indignation populaire, alors que la population vit dans des conditions catastrophiques.