Libye: Les désaccords entre Salah et al-Michri perturbent les élections
Des millions de Libyens espèrent que l’année 2023 verra une détente politique pour résoudre la crise libyenne qui dure depuis des années et pour parvenir au moment des élections présidentielles et parlementaires, conformément à l’accord politique conclu l’année dernière.
Discorde et méfiance
Pour sa part, Abdel Hamid Dbeibah, Président de la Chambre des représentants Aguila Salah et Président du Haut Conseil de l’État Khaled al-Michri, a été accusé d’avoir conclu un accord qu’il a qualifié de « suspect » dans le but de perturber les élections. La division entre les deux hommes, Aguila Salah et Khaled al-Michri, reflète la crise de méfiance qui frappe la Libye. Pour engager le processus électoral, il faut que la base constitutionnelle sur laquelle les élections se déroulent soit établie et que l’accord politique libyen de 2015 (l’Accord de Sakhirat) soit validé. Depuis la signature de l’accord des partis politiques et des initiatives régionales et internationales, le processus électoral n’a pas encore abouti.
L’armée libyenne dans la capitale, Tripoli, en 2019, et l’utilisation du gouvernement Al-Wefaq en Turquie, qui intervint militairement par l’intermédiaire de mercenaires et de son armée pour empêcher l’armée libyenne de libérer Tripoli du pouvoir des milices. Depuis lors, plusieurs alliances se sont formées et de nouvelles forces politiques sont apparues, notamment le consensus de Fathi Bachagha avec la Chambre des représentants, qui lui a confié la formation d’un gouvernement national en remplacement du gouvernement de Dbeibah, qui avait cessé d’exister il y a un an, mais ce dernier s’est tenu au pouvoir avec le soutien des Frères et de la Turquie, et le maintien de son mandat est devenu un obstacle à une solution politique.
Scène complexe
De son côté, l’expert et analyste politique libyen, Mahmoud Mohamed, a estimé que le paysage politique était encore plus complexe, les deux hommes chargés de mettre fin aux transitions successives n’ayant aucun intérêt à cet égard, une vision partagée par une grande partie des Libyens dans l’ensemble du pays, ajoutant que les élections n’étaient pas une fin en soi; C’est un moyen de parvenir à la restauration de l’État, de ses institutions et de sa souveraineté.
Il a ajouté que, même si les présidents des deux Chambres étaient d’accord, cela ne constituait pas une garantie suffisante pour passer à l’étape électorale, surtout après les tensions entre al-Michri et Abdel Hamid Dbeibah, et a souligné que l’établissement d’une base constitutionnelle ferait que les puissances régionales et internationales s’allieraient autour d’elle, d’autant plus que ce soutien réduirait l’influence de la Turquie et réduirait les obstacles à l’accession au pouvoir.