Libye : Le gouvernement Bachagha ouvre le feu sur Dbeibah et le groupe des Frères Musulmans
Le gouvernement de stabilisation libyen dirigé par Fathi Bachagha a ouvert le feu sur le chef du gouvernement d’unité nationale sortant, Abdel Hamid Dbeibah, et sur l’organisation des Frères musulmans, en lançant de nouvelles accusations envers le premier d’avoir fait preuve de corruption, et envers le second d’avoir corrompu la vie politique du pays.
Le gouvernement de « Stabilisation » appelle des personnalités liées à l’organisation des Frères musulmans, dont elle dit qu’elle « a contribué à empoisonner l’atmosphère politique et à provoquer des divisions depuis le début de la révolution du 17 février 2011, pour qu’elle cesse de tenir la Libye et qu’elle se débarrasse de ses habitants », ainsi que l’a déclaré la Porte du Centre.
Certains leaders du groupe avaient convoqué une rencontre en Turquie pour former un « troisième gouvernement du pays », ce que Hafez Kaddour, ministre des Affaires étrangères au gouvernement de Bachagha, a rejeté en critiquant ce qu’il a décrit comme « la persistance de la folie politique des Frères en essayant de créer d’autres corps alternatifs ».
Il soutient que les Frères musulmans « ne feront qu’apporter du bruit et du vandalisme », leur demande de se revoir soi-même exagéré, et de cesser d’utiliser la religion dans leurs projets inoffensifs.
Il leur a demandé de décrire les États qui intervenaient négativement dans son pays « en retirant la Libye de leurs comptes étroits », de ne pas l’utiliser comme « terrain de désarroi politique et militaire » et de demander à la Mission des Nations Unies en Libye (MANUL) de veiller à ce que son action soit conforme à la décision de lui confier le rôle de soutien et de facilitateur, sans pour autant dépasser ce point.
Dans un autre contexte, le gouvernement nommé par la Chambre des représentants a accusé le Gouvernement d’unité nationale dirigé par Abdel Hamid Dbeibah d’avoir commis des infractions financières qualifiées de « graves » et menacé de bloquer les recettes pétrolières des comptes de la Société de gestion du secteur, ce qui constituerait une nouvelle escalade susceptible d’aggraver l’impasse politique et d’entraver les efforts de l’envoyé de l’ONU, Abdoulaye Bathily, pour mettre fin à la crise dans le pays, selon le journal L’Observatoire libyen.
Une lettre du Ministre de la planification et des finances du gouvernement nommé par le Conseil des représentants, Oussama Hammad, a été publiée sur la page Facebook officielle du Ministère, ainsi que le Président de la Commission de contrôle administratif, le Président de la Cour des comptes et le Président de la Commission de lutte contre la corruption.
La lettre précise: « Nous vous informons des irrégularités financières commises le 28 décembre dernier par le chef du Gouvernement d’unité nationale sortant (en référence à Dbeibah), ainsi que des autres infractions commises contre les forces libyennes ».
Dans sa lettre, Hammad indique que « La Guêpe a déporté plus de 16 milliards et 500 millions de dinars (environ 3,2 milliards de dollars) de crédits du Titre III sans titre légal » .
Il a demandé « l’ouverture d’une enquête criminelle et administrative approfondie sur le sujet, la poursuite pénale et disciplinaire contre le chef du Gouvernement d’unité nationale sortant et tous ses complices dans les faits mentionnés, et la mise en cause de la responsabilité juridique et des conséquences des auteurs de violations ».