L’extinction de la dernière base… La Côte d’Ivoire approfondit les pertes de la France en Afrique
Un nouveau coup dur a été porté à la France par ses anciennes colonies en Afrique, avec la prise de contrôle officielle par la Côte d’Ivoire de la dernière base militaire française dans le pays.
Sur environ 2 200 soldats français stationnés en Côte d’Ivoire, seuls quelque 80 militaires français resteront sur place pour assurer le conseil et la formation de l’armée ivoirienne, selon le ministre français des Armées lors d’une conférence conjointe avec Téné Birahima Ouattara, ministre d’État et de la Défense de la Côte d’Ivoire.
Concernant le retrait de son pays de la Côte d’Ivoire, Sébastien Lecornu, ministre français des Armées, a déclaré : « Le monde change rapidement. Il était donc évident que notre relation de défense devait également évoluer, en se basant davantage sur des perspectives d’avenir face aux nouvelles menaces et à la complexité du monde actuel en matière de sécurité, plutôt que sur une relation de défense héritée du passé. »
Il a toutefois précisé que « la France adapte sa présence, mais elle ne disparaît pas ».
Le gouvernement français s’efforce de raviver son influence politique et militaire déclinante en Afrique en mettant en place une nouvelle stratégie militaire.
De son côté, le ministre ivoirien de la Défense, Téné Birahima Ouattara, a déclaré que cette étape représentait « une nouvelle phase dans les relations d’amitié et de coopération stratégique entre nos deux pays ».
La décision de la Côte d’Ivoire s’inscrit dans un mouvement plus large de transformation des forces françaises à travers l’Afrique de l’Ouest, où plusieurs pays ont demandé leur retrait.
Des analystes estiment que ces demandes d’expulsion des troupes françaises s’inscrivent dans un changement structurel plus vaste dans les relations de la région avec Paris, marqué par une hostilité croissante envers la présence française, notamment dans les pays ayant connu des coups d’État.
Ces dernières années, les forces françaises, présentes depuis longtemps sur le terrain, ont été expulsées de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, dont le Niger, le Burkina Faso, le Sénégal et le Tchad, ce dernier étant pourtant considéré comme le partenaire africain le plus stable et fidèle de la France.
Désormais, la France a été contrainte de quitter plus de 70 % des pays africains où elle maintenait une présence militaire depuis la fin de l’ère coloniale. Il ne reste plus que Djibouti, où 1 500 soldats français sont stationnés, et le Gabon, qui en compte 350.
Après le départ des troupes françaises, les dirigeants militaires du Niger, du Mali et du Burkina Faso se sont rapprochés de la Russie, qui a déployé certaines de ses forces dans toute la région du Sahel.
