L’Europe face à une épreuve décisive : 10 mesures pour naviguer sans le capitaine américain

Le discours de J.D. Vance et le projet de Donald Trump de réduire l’influence américaine en Europe placent les dirigeants du continent devant un test crucial pour tracer leur prochaine stratégie.
Juste après l’attaque cinglante du vice-président américain J.D. Vance contre l’Europe lors de la conférence de Munich, le président français Emmanuel Macron a convoqué un sommet d’urgence avec des dirigeants européens de premier plan à Paris afin de coordonner la réponse du continent.
Selon une analyse de Foreign Policy, Macron a vu juste en partie en comprenant que ce moment exigeait des décisions de la part des dirigeants, et non la construction de nouvelles institutions.
-
L’Europe et ses sanctions contre l’IRGC: Le ministère allemand des Affaires étrangères révèle la dernière décision
-
Pourquoi Trump veut-il annexer le Groenland ? L’histoire complète
Bien que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le président du Conseil européen, António Costa, et le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, aient été présents, le sommet lui-même était incomplet, marqué par l’hésitation à prendre des décisions.
Le chancelier allemand Olaf Scholz a refusé d’envisager l’envoi de troupes en Ukraine ou d’augmenter les financements. La Pologne a également rejeté l’idée d’envoyer des forces militaires.
Dans ce contexte, Foreign Policy souligne que chaque pays a ses raisons de ne pas assumer seul un rôle de leader, et propose dix mesures que les dirigeants européens peuvent prendre immédiatement.
-
L’alerte ukrainienne « résonne » en Europe : Une collaboration pour construire une base industrielle de défense
-
The Telegraph : Le bannissement des Frères musulmans par Trump est une opportunité unique dans une génération
- Intégrer Volodymyr Zelensky aux sommets européens
L’Europe doit inclure le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans les réunions de haut niveau, comme celle de Paris. Une nouvelle rencontre devrait être organisée le 24 février, date à laquelle les dirigeants doivent se rendre à Kyiv pour marquer le troisième anniversaire de la guerre et réaffirmer que Zelensky est à la tête d’une grande nation européenne et mérite une place à la table des décisions.
- Confisquer les actifs russes gelés
Les gouvernements européens devraient immédiatement saisir les 150 milliards de dollars d’avoirs russes gelés dans les banques européennes. Conformément au droit international, ces fonds appartiennent à l’Ukraine en compensation des dommages causés par la guerre et pourraient être utilisés pour soutenir l’industrie de défense en Ukraine et en Europe.
-
Atteindre par tous les moyens : Comment les Frères musulmans se sont-ils infiltrés en France ?
-
« Plan de la victoire »… Les critiques européennes déstabilisent Zelensky
- Augmenter les budgets de défense
Tous les grands États de l’Union européenne devraient porter leurs dépenses militaires à 3 % du PIB s’ils ne l’ont pas encore fait, avec un objectif de 5 % d’ici trois ans. Pour atteindre cet objectif, il serait nécessaire de créer une banque publique dédiée au réarmement, une idée récemment suggérée par le général britannique Nicholas Carter, le journaliste Edward Lucas et J.D. Cilliers.
- Renforcer l’arsenal nucléaire européen
Les nations européennes doivent accroître leur production d’armes nucléaires. La France et le Royaume-Uni possèdent déjà l’expertise et les technologies nécessaires, mais ne peuvent pas supporter seuls le coût d’une expansion de leur arsenal. D’autres grands pays européens devraient contribuer financièrement.
-
Le plan proposé par Trump pour mettre fin à la guerre en Ukraine : détails clés, incluant une « zone démilitarisée »
-
Après une vague de colère, Borrell s’excuse de ses propos sur « L’Europe est un jardin » et « Le monde est une forêt »
Une attention particulière devrait être accordée aux missiles de croisière aéroportés français et à l’intégration d’un cadre permettant aux huit grandes nations européennes et à la Pologne de participer à la dissuasion nucléaire.
- Envoyer les avions de combat suédois en Ukraine
La Suède devrait transférer l’ensemble de ses avions de chasse Gripen (environ 100 appareils) à l’Ukraine, car ils nécessitent moins d’entretien que les F-16. Pour compenser cette perte, la Suède pourrait détourner la commande d’avions Gripen passée par la Hongrie et augmenter sa production.
Pendant cette transition, le Royaume-Uni, avec le soutien éventuel de la France, de l’Espagne et de l’Italie, devrait assurer la défense de l’espace aérien suédois.
-
L’Europe veut obliger les entreprises à être plus transparentes sur leurs informations financières complémentaires
-
L’Ukraine sans les États-Unis : Zelensky parle de « très faibles chances » de résistance
- Utiliser les revenus du pétrole norvégien pour financer l’effort de guerre
La Norvège devrait réinvestir les profits exceptionnels générés par son fonds pétrolier en raison de la hausse des prix de l’énergie dans l’effort de guerre. Une partie de ces fonds pourrait être consacrée à l’augmentation de la production d’obus d’artillerie de 155 mm en Europe, où des capacités de production supplémentaires existent dans plusieurs sites en Scandinavie et en Allemagne.
- Relancer la production de munitions au Royaume-Uni
Le Royaume-Uni devrait rouvrir une usine de fabrication de munitions d’artillerie à grande échelle.
- Imposer des sanctions secondaires contre la Russie
En complément des mesures précédentes, il serait nécessaire d’adopter des sanctions secondaires contre les entreprises qui continuent à commercer avec la Russie.
-
Trump et les 11 hommes : le milliardaire dans la caverne de la « politique étrangère »
-
Après les États-Unis : Est-il temps de transformer l’OTAN en une organisation européenne ?
- Étendre l’Organisation de coopération en matière d’armement (OCCAR)
L’Europe devrait élargir l’OCCAR, une organisation à laquelle le Royaume-Uni et plusieurs pays de l’UE appartiennent déjà. Cette expansion permettrait de centraliser les achats d’équipements militaires stratégiques coûteux (défense aérienne, transport aérien stratégique, technologies de commandement et de contrôle, etc.), essentiels aux opérations militaires modernes.
- Se préparer à une guerre sans les États-Unis
Enfin, l’Europe doit anticiper un éventuel affrontement militaire avec la Russie sans l’aide des États-Unis. Cet effort pourrait être justifié sous prétexte de renforcer la capacité de défense du continent en cas d’implication de Washington dans un conflit en Asie.
-
Attaque « perturbant » les approvisionnements en électricité en Ukraine et ciblage d’un siège de « mercenaires étrangers »
-
Les dettes coupent l’élan de soutien : l’Allemagne va-t-elle abandonner l’Ukraine ?
-
Guerre froide à l’horizon… Russie : les capitales européennes sont la cible si des missiles sont déployés en Allemagne