L’Europe déracine les Frères Musulmans… Des actions de plusieurs pays pour lutter contre le terrorisme
Un nouveau coup porté aux Frères Musulmans en Autriche, en conjonction avec des restrictions sans précédent à l’activité de la Ligue en Europe, a commencé au milieu de l’année dernière et s’est intensifié après l’adoption par l’Union européenne de la loi sur le terrorisme et l’extrémisme avec de nouveaux mécanismes.
Les observateurs pensent que les mesures prises par l’Europe contre les Frères musulmans et les organisations terroristes ne feront qu’aggraver les crises d’organisation actuelles, d’autant plus qu’ils ont été basés sur plusieurs États pour leur offrir un refuge sûr pour leurs activités et leurs investissements, tous situés en Europe, et que l’embargo européen coïncide avec une restriction sans précédent des activités du groupe en Turquie, ce qui a paralysé le mouvement d’organisation et l’a empêché d’exercer toute activité.
Shayar Khalil, un spécialiste de l’Islam politique, affirme qu’il y a des décennies, les Frères ont planifié de prendre le contrôle de plusieurs liens en Europe et entre les communautés arabes et musulmanes, par le biais de centres religieux et d’éducation, afin de propager l’extrémisme entre les musulmans et les Arabes.
Dans une déclaration à Sky News Arabia, Khalil explique que ces activités – et le fait que les gouvernements européens les aient tolérées – ont été très répandues, mettant en lumière leurs programmes extrémistes. De ce fait, de nombreux gouvernements ont mis en place des contrôles de sécurité, et plusieurs centres et associations en Grande-Bretagne et en Europe ont fermé leurs portes, encourageant la radicalisation de la pensée extrémiste et contribuant au financement d’organisations terroristes en Syrie et dans les pays arabes.
Selon Khalil, si les gouvernements européens ont, au cours des dernières décennies, accordé des libertés publiques aux groupes et organisations liés à l’islam politique et aux Frères, opérant sous le couvert d’un « bloc d’opposition politique », ils semblent avoir reconnu – quoique tardivement – la gravité de cette pensée et de ces associations dans la montée de l’extrémisme à l’intérieur de leurs sièges restreints, dans leurs liens étroits avec des organisations terroristes en dehors de l’Europe, et peut-être dans certains évènements survenus dans plusieurs pays européens autour de l’extrémisme.
Les États membres de l’Union européenne et l’Union elle-même s’efforcent d’adopter de nouvelles lois imposant un contrôle strict sur les mouvements de ces groupes, ainsi que des sanctions et des interdictions à l’encontre de plusieurs personnalités ayant des liens avec des organisations islamiques politiques au Moyen-Orient.
Selon Khalil, le danger pour les Frères d’Europe est de jour en jour, car les lois européennes leur laissent une certaine marge de manœuvre et leur permettent de travailler à grande échelle au cours des dernières décennies. Mais la vigilance actuelle des services de sécurité et de renseignement contribuera en partie à atténuer les activités et les mouvements de ces organisations, mais il restera des défis à relever, surtout après l’incursion des Frères dans les sociétés arabes et islamiques d’Europe et du Royaume-Uni, et l’intensification de leurs efforts pour attirer les jeunes et les jeunes de la nouvelle génération.
Khalil explique que tout cela s’inscrit dans le cadre de la prise de conscience par les gouvernements européens que la menace du terrorisme n’est plus une menace extérieure, mais un danger interne en Europe, qui est parrainé par des acteurs régionaux et internationaux et que les gouvernements de ces pays tolèrent les associations et les centres religieux liés aux Frères et aux organisations de l’islam politique.
Et il a continué : « Depuis des dizaines d’années, l’organisation des Frères s’efforce de créer des sociétés parallèles et fermées en Europe, dont le but principal est de s’opposer à l’ordre démocratique en place et aux normes des libertés publiques, tout cela en investissant dans les environnements arabes et musulmans en Europe et par l’intermédiaire de ces centres religieux et éducatifs, d’où l’appel récent des gouvernements européens et britanniques à imposer de nouvelles sanctions et de sévères restrictions à l’organisation des Frères et des organisations de l’islam politique, à interdire certains de leurs sièges afin d’interdire la Communauté en Europe et de les empêcher de mener leurs activités extrémistes qui encouragent le terrorisme et l’effondrement de l’ordre démocratique dans le pays ».
Le 6 mai 2021, les autorités allemandes ont annoncé l’interdiction du groupe Ansar International pour le financement d’organisations terroristes telles que l’Autorité de libération de la Syrie et le Mouvement de la Jeunesse Somalienne.
L’Union européenne adopte plusieurs critères pour classer les organisations comme des organisations terroristes et geler les avoirs qui leur sont associés. Les organes compétents de l’Union européenne établissent un registre des personnes et organisations impliquées dans des actes et activités terroristes et gèlent les avoirs des entités et des personnes impliquées.
L’un de ces critères est l’implication d’individus ou d’organisations soutenant ou finançant le terrorisme, l’organisation étant étrangère et ayant participé à des actes et activités terroristes, qui constituent une menace pour la sécurité de l’Union.
Le 7 mai 2021, le parlement allemand a approuvé un amendement à la loi sur la lutte contre l’extrémisme et la haine sur Internet, qui élargit les pouvoirs de la police et de la justice pour prendre des mesures beaucoup plus décisives contre toute incitation.