Les rédacteurs du « Discours sur l’état de l’Union »… Une tâche ardue pour le « miroir » du président américain

Rédiger un discours pour un chef d’État, c’est être son miroir. Mais comment les rédacteurs de discours plongent-ils dans l’esprit de ceux qu’ils servent ?
Ce mardi, le président américain Donald Trump présentera au Congrès sa vision des États-Unis et du monde, après la confusion qu’il a semée sur la scène politique et internationale au début de son second mandat.
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Un peu plus d’un mois après son investiture, Trump prononcera son premier discours devant le Congrès depuis son retour à la Maison-Blanche, à 21h00 (02h00 GMT mercredi).
Le sénateur républicain Tommy Tuberville a déclaré qu’il s’attendait à ce que Trump « mette en avant les victoires remportées par son administration jusqu’à présent » et présente un « plan pour les quatre prochaines années ».
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Un miroir du président
Le discours sur l’état de l’Union est considéré comme l’un des discours présidentiels les plus importants et influents, mais il constitue également une « tâche ardue » pour l’équipe chargée de sa rédaction à la Maison-Blanche.
Les rédacteurs de discours se préparent pour de tels moments, surtout lorsque le président est connu pour son penchant à l’improvisation.
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À ce sujet, Jeff Shesol, ancien rédacteur de discours pour Bill Clinton, explique à l’Associated Press : « Ce que vous apprenez vraiment et ce que vous devez comprendre, ce n’est pas seulement à quoi il ressemble, mais comment il pense. »
Shesol se souvient que les rédacteurs de discours de Clinton rédigeaient des brouillons relativement courts, lui laissant ainsi la liberté de s’écarter du texte comme il le souhaitait.
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Selon Michael Waldman, qui a également écrit des discours pour Clinton, ce dernier « assimilait cela à une improvisation de jazz, avant de revenir à la partition ».
Les rédacteurs structuraient le discours de manière à ce que Clinton puisse facilement retrouver ses repères une fois son improvisation terminée.
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Pression et défis
Tout au long de l’histoire des États-Unis, ces rédacteurs ont dû assimiler les traits de caractère, les particularités et le style oratoire du leader le plus puissant du monde. Ils traduisent ses pensées dans une multitude de discours publics, allant des plus anodins aux plus historiques et décisifs.
Selon d’anciens rédacteurs de discours de la Maison-Blanche, ce processus prend plusieurs mois et implique des pressions constantes ainsi qu’un flux ininterrompu de contributions provenant de diverses agences fédérales et d’autres parties prenantes extérieures au cercle rapproché du président, toutes désireuses de voir leurs propositions figurer dans le discours.
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D’après l’Associated Press, les rédacteurs de discours ont la lourde tâche de synthétiser des dizaines d’idées et de les intégrer dans un récit cohérent, illustrant la vision du président pour l’année à venir.
En plus des exigences formelles du discours sur l’état de l’Union, son exécution par le président est scrutée avec attention, notamment par ses opposants, prêts à relever la moindre erreur pour semer le doute parmi le public.
Dan Cluchey, ancien rédacteur de discours pour le président Joe Biden, souligne que ce dernier s’impliquait activement dans l’élaboration de ses discours, allant jusqu’à ajuster les phrases et les mots un à un.
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Un rêve… et un fardeau
Pour Terry Szuplat, principal rédacteur des discours de l’ancien président Barack Obama, le discours sur l’état de l’Union était « le discours que nous rêvions d’écrire, mais qu’après l’avoir fait, nous espérions ne jamais avoir à rédiger à nouveau ».
Un discours diffusé en prime time à la télévision « modifie rarement la dynamique d’un mandat présidentiel », affirme Szuplat.
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Sarada Peri, une autre rédactrice de discours sous Obama, explique que la collecte d’idées auprès des ministères et agences gouvernementales commence dès octobre ou novembre, avec l’inclusion des chiffres budgétaires.
Elle ajoute qu’une première ébauche est rédigée avant Noël, mais que « les choses sérieuses commencent réellement après le retour des congés de fin d’année », avec pour objectif de « tisser un récit » cohérent.