Les menaces navales et le recrutement d’enfants… Un rapport de l’ONU met en lumière les crimes des Houthis
Un rapport d’experts internationaux a documenté les crimes commis contre des enfants par les milices terroristes Houthis et leur utilisation des ports d’al-Hudaydah et d’As-Salif dans le lancement d’embarcations minés de la mer Rouge.
Le rapport annuel présenté hier au Conseil de sécurité, qui s’élève à 300 pages, a mis en évidence des crimes de masse des milices terroristes Houthis au Yémen, notamment la grave augmentation des menaces contre la mer, les violations de l’embargo sur les armes imposé par l’ONU et les chefs de coup d’État impliqués dans le recrutement d’enfants.
Le rapport, qui portait sur la période allant du 6 Décembre 2020 au 5 Décembre 2021, portait sur les milices Houthis à l’origine de quatre attaques internes parmi les plus graves au cours de l’année écoulée, malgré les tentatives de coup d’État pour échapper 3 à eux.
Ces attaques étaient des tirs de roquettes et d’avions à double canon visant « l’aéroport d’Aden, le port de Mokha, la ville de Mokha et la base aérienne Al-Anad ». Le rapport confirme qu’elles avaient toutes été lancées depuis l’Est de Ta’izz, sous domination des Houthis, et que l’architecture de commandement de Houthis Abdel Latif El-Mahdi a été mise à mal pour ces attaques sanglantes.
Les milices Houthis ont lancé de plus en plus de navires, de mines terrestres et d’avions téléguidés pour menacer les navires de transport maritime et ont utilisé les ports d’al-Hudaydah (As-Salif, Ras Isa et le port al-Hudaydah) pour cibler la navigation au Sud de la mer Rouge.
Selon le rapport de l’ONU, le lancement de bateaux minés depuis les zones de contrôle des Houthis s’est considérablement intensifié, affirmant que les milices avaient rassemblé et relâché des engins explosifs transportés par l’eau dans les ports d’al-Hudaydah et d’As-Salif.
Les Houthis ont déployé une nouvelle génération de cuirassés Shark 33 opérant avec deux moteurs, qui ont besoin de plus de carburant, et ont utilisé la première génération de Blue Fish à moteur unique pour attaquer les navires ancrés dans les ports saoudiens à 1 000 kilomètres des ports d’al-Hudaydah.
Le Groupe d’experts a conclu qu’il était impossible d’utiliser les bateaux en question de manière indépendante, en particulier lors de l’attaque du 27 Avril 2021, qui visait le port saoudien de Yanbu, en raison de la distance qui séparait le point le plus proche des Houthis de la côte yéménite, et de la participation probable du MA au lancement de ces engins.
Du coup d’État de la fin 2014 au début du mois de Janvier, les Houthis ont utilisé plus de 100 bateaux piégés, selon l’alliance arabe menée par l’Arabie Saoudite.
La confirmation de l’ONU dans l’utilisation des milices Houthis comme source de menace pour la navigation montre à quel point ces ports et plus de 500 kilomètres de la côte sont sous le contrôle du groupe terroriste iranien.
Le rapport a noté que « les Houthis continuent de poser des mines navales dans la mer Rouge, à proximité de diverses îles à l’est des trois ports (le port Al-Hudaydah, As-Salif et Ras Isa) qu’ils contrôlent, et d’autres mines navales qui ont explosé dans les eaux frontalières avec l’Arabie saoudite ».
Le rapport a également documenté les tentatives faites par les patrouilles armées des garde-côtes, connus sous le nom de « pirates de navires », dans le cadre d’une opération en violation des procédures internationales.
Dans l’escalade d’autres menaces, les navires marchands sont attaqués par des avions de chasse piégés, dont une attaque du 30 Juillet 2021 visant l’Alberta, un pétrolier, et battant le drapeau bahamien dans le port de Jizan.
Selon le rapport des experts de l’ONU, « toutes les milices militaires et paramilitaires des Houthis et le gouvernement du putsch de Sanaa relèvent de la définition des violations de l’embargo sur les armes ».
« Les Houthis ont continué d’obtenir les bases de leur système d’armes auprès d’entreprises basées en Europe et en Asie, en utilisant un réseau complexe d’intermédiaires pour brouiller la chaîne d’approvisionnement ».
Notant que « la plupart des types de drones, d’engins explosifs improvisés flottants et de missiles à courte portée ont été regroupés dans les zones de contrôle des Houthis ».
Le Groupe d’experts a découvert, par des cargaisons saisies dans la mer d’Arabie, des armes qui avaient été exportées vers l’Iran ou fabriquées dans ce pays, et le régime de Téhéran a tenté de les introduire clandestinement en contrebande dans les Houthis au Yémen.
D’après le rapport, les milices Houthis ont poursuivi leurs campagnes systématiques pour attirer la population et obtenir l’appui local pour la guerre dévastatrice et pour le recrutement et l’enrôlement d’enfants dans les combats.
Le rapport a souligné que les camps d’été et les cours culturels destinés aux enfants et aux adultes font partie de la stratégie des milices Houthis pour répandre la haine et inciter les gens à se battre.
Dans leur rapport, les experts ont donné des exemples d’enfants entraînés par les Houthis à la guerre et de leur doctrine.
Les experts ont expliqué qu’ils avaient établi une liste de 1 406 enfants âgés de 10 à 17 ans, recrutés par les Houthis, qui avaient été tués sur le champ de bataille en 2020, et ont confirmé que les milices avaient violé un enfant pendant les exercices militaires.
Le rapport du leader houthiste Mohamed Nasser al-Atifi, nommé ministre de la défense du gouvernement du putsch, et le frère du chef de la milice Yahia al-Houthi nommé ministre de l’éducation ont tenu les enfants pour responsables du recrutement et de l’utilisation d’écoles et de camps pour propager l’extrémisme et la violence.
Ils ont insisté sur la nécessité pour les dirigeants Houthis de s’abstenir d’utiliser des écoles, des camps d’été et des mosquées pour recruter des enfants, et ont exprimé leur « intention d’imposer des sanctions aux personnes impliquées dans ces actes ».