Politique

Les investissements énergétiques : la nouvelle carte de l’Iran pour séduire Trump et lever les sanctions


Les déclarations d’Abbas Araghtchi concernant l’absence d’opposition de son pays à la présence d’entreprises américaines sur le marché iranien constituent une tentative de tirer parti de l’attrait de Donald Trump pour les accords commerciaux, dans l’objectif de l’encourager à lever les sanctions, en parallèle des discussions sur un possible accord nucléaire imminent.

Les propos du vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghtchi, sur l’absence d’objection à l’égard des entreprises américaines opérant en Iran, apparaissent comme un signal implicite adressé à l’administration Trump : la voie est ouverte à une coopération économique avec Téhéran, à condition que les sanctions soient levées. Bien qu’il ait imputé l’absence d’investissements américains aux sanctions imposées par Washington, sa déclaration, sans précédent, révèle une volonté implicite de coopération économique — et peut-être politique — si les États-Unis adoptent une position plus souple vis-à-vis de l’Iran.

Dans ce contexte, la direction iranienne semble chercher à exploiter l’orientation manifeste de Trump en faveur des transactions économiques et des bénéfices commerciaux, afin de rouvrir les canaux de dialogue par le biais de l’économie. À la suite de l’annonce surprise de Trump concernant la levée des sanctions contre la Syrie, les propos d’Araghchi, appelant discrètement les Américains à investir, y compris dans les secteurs du gaz et du pétrole, s’inscrivent dans une série de signaux envoyés par l’Iran. Ces signaux misent sur l’attrait potentiel que représenterait pour Washington l’accès à un marché iranien lucratif, en tant que porte d’entrée vers un réchauffement des relations bilatérales. Cette stratégie semble faire partie d’un repositionnement plus large de l’Iran sur les scènes régionale et internationale, par le biais de moyens plus souples, sans renoncer pour autant à ses cartes maîtresses dans les négociations.

Ce sentiment est renforcé par la récente déclaration d’Ali Shamkhani, conseiller du Guide suprême Ali Khamenei, affirmant que l’Iran est prêt à faire des concessions sans précédent dans le dossier nucléaire. Téhéran s’est engagé à renoncer complètement à la production d’armes nucléaires, à éliminer son stock d’uranium hautement enrichi et à limiter l’enrichissement à des usages civils, tout en autorisant l’accès de ses installations aux inspections internationales. Ces signaux, antérieurs aux propos d’Araghtchi, laissent entendre que Téhéran pourrait désormais être plus disposé à conclure un accord global avec Washington, à condition que celui-ci inclue des concessions économiques immédiates, notamment la levée des sanctions qui étranglent son économie et entravent l’exploitation de ses ressources.

Le chef de la diplomatie iranienne a souligné que les sanctions actuelles empêchent les entreprises et individus américains d’opérer sur le marché iranien, précisant : « Ce sont les États-Unis eux-mêmes qui ont imposé ces restrictions. » Il a ajouté : « Si les entreprises américaines souhaitent investir dans l’économie iranienne, les États-Unis doivent d’abord lever leurs sanctions. »

On ignore encore comment l’administration américaine réagira à cette ouverture iranienne, mais il est probable que le président Trump — connu pour sa politique d’accords gagnant-gagnant — exploitera cette opportunité, tout en restant ferme sur certaines lignes rouges, notamment le programme nucléaire iranien et le soutien de Téhéran à ses alliés régionaux.

L’administration Trump a déjà mené quatre séries de négociations avec Téhéran en vue d’un nouvel accord nucléaire, le président américain ayant exhorté la République islamique à négocier, tout en brandissant la menace d’actions militaires en cas d’impasse.

Au cours des dernières semaines, Washington a imposé de nouvelles sanctions à des entités et individus liés à l’industrie pétrolière iranienne ainsi qu’à ses programmes nucléaire et balistique.

En 2018, durant son premier mandat, Trump avait retiré les États-Unis de l’accord international conclu avec l’Iran en 2015 sur le nucléaire, réimposant alors des sanctions à la République islamique, y compris des mesures secondaires visant les pays achetant du pétrole iranien.

Le ministre iranien des Affaires étrangères a enfin réaffirmé que les entreprises américaines sont les bienvenues dans des secteurs clés de l’économie iranienne, notamment l’industrie pétrolière et gazière, précisant que Téhéran n’a imposé aucune restriction à leurs activités.

Plus tôt dans la journée de jeudi, Trump avait indiqué que Washington et Téhéran étaient proches d’un accord sur le programme nucléaire iranien.

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