Les Houthis sous blocus financier et militaire : l’Iran viendra-t-elle à leur secours ?

Le mouvement houthi au Yémen subit une pression militaire et économique sans précédent, dans un contexte d’intensification des frappes américaines et israéliennes ayant visé des infrastructures vitales et économiques qui lui appartiennent. Face à l’effondrement de son budget de fonctionnement, le groupe a sollicité un soutien urgent de l’Iran.
Selon des sources yéménites bien informées, les revenus du groupe auraient chuté de près de moitié, en particulier en ce qui concerne les salaires des combattants et les dépenses des fronts internes, en raison des sanctions américaines et des frappes israéliennes ciblant les installations pétrolières et industrielles, ainsi que l’aéroport de Sanaa et des stations électriques cruciales.
Les frappes n’ont pas été uniquement militaires : elles ont infligé de lourds dégâts au système économique des Houthis. Cette phase est « étouffante sur le plan économique », évoquant la baisse des principales ressources telles que le marché noir, l’activité portuaire et les taxes imposées aux commerçants.
Il a ajouté que plusieurs banques et institutions financières ont déplacé leur siège à Aden, affaiblissant ainsi la capacité des Houthis à contrôler le marché. Par ailleurs, la politique de double imposition sur les marchandises a provoqué un recul économique et un profond mécontentement au sein du secteur commercial dans les zones contrôlées par le groupe.
Malgré cette crise, les capacités balistiques et de drones du mouvement restent pleinement opérationnelles, avec des attaques ciblant les navires en mer Rouge et Israël. Mansour explique cette résilience par un soutien direct de l’Iran, précisant que le financement de ce secteur est totalement indépendant et supervisé par la Force Al-Qods, ce qui permet aux Houthis de poursuivre l’escalade malgré leur paralysie financière interne.
La récente demande des Houthis pour une augmentation du soutien iranien met en lumière la fragilité de leur situation, plaçant Téhéran face à un dilemme stratégique : continuer de soutenir son allié tenace à Sanaa malgré les pressions internes et internationales, ou bien revoir ses priorités régionales ?
Mansour estime que l’Iran ne se désengagera pas, mais pourrait réorienter une partie du financement accordé au Hezbollah vers le Yémen, les Houthis étant devenus l’atout régional de dissuasion le plus efficace.
Avec la montée de la pauvreté et la domination du marché noir par des figures comme Mohammed Abdel Salam, l’Iran semble miser sur une entité essentiellement militaire plutôt que politique.
La situation à Sanaa laisse présager une possible explosion sociale, en raison de l’absence totale de projets de développement, de la suspension des salaires des fonctionnaires et de l’écart croissant entre le commandement militaire et la population civile.