Les Frères musulmans tunisiens paient le prix des années au pouvoir… Ancien ministre de l’Industrie emprisonné pour corruption
Après une décennie à contrôler les rênes de l’État, à s’infiltrer dans diverses administrations, à propager le terrorisme et l’extrémisme, ainsi qu’à être impliqué dans des affaires de corruption, les Frères musulmans tunisiens paient le prix de leurs années de domination. Un juge d’instruction a décidé de délivrer un mandat de dépôt contre Mohamed Lamine Chakhari, l’ancien ministre de l’Industrie du précédent gouvernement des Frères musulmans, pour des accusations de « corruption dans l’usine sidérurgique ».
La délivrance du mandat d’arrêt à l’encontre de l’ancien ministre de l’Industrie fait suite à une enquête sur des suspicions de corruption financière et administrative, suite à la visite effectuée par Kaïs Saïed à l’usine sidérurgique en décembre dernier, où il a alors déclaré que l’usine sidérurgique de la région de « Menzel Bourguiba » (nord) ne serait pas privatisée, car c’est l’une des richesses de la Tunisie et restera la propriété de l’État.
Lors de sa visite à l’usine sidérurgique et de sa rencontre avec plusieurs cadres de l’institution, Saïed a parlé de la vente de nombreuses installations de l’institution depuis des années et des tentatives de les mettre en faillite et de les privatiser.
Le président tunisien a souligné « la corruption importante que l’usine sidérurgique a connue au fil des ans », indiquant que « les comités formés pour traiter le problème n’ont pas trouvé de solutions car l’intention et la volonté étaient dirigées vers la privatisation de l’institution ».
« Il y a un individu ou un groupe d’individus associés à des cercles étrangers, cherchant à mettre en faillite ces institutions, qui sont la fierté du peuple tunisien et de ses réalisations », a-t-il ajouté.
Chakhari a occupé le poste de ministre de l’Industrie dans le gouvernement du Mouvement Ennahdha sous la direction de Hamadi Jebali de fin 2011 jusqu’au début de 2013.
Pendant son mandat, Chakhari a autorisé le recrutement de dizaines de membres des Frères musulmans qui avaient bénéficié d’une amnistie législative et d’individus ayant des antécédents criminels en dehors du cadre de la loi, malgré le manque de nécessité de recrutements supplémentaires dans l’usine, ce qui a entraîné sa faillite.
Le procès des personnes impliquées dans des affaires de terrorisme, d’assassinats politiques, de corruption financière et administrative est en tête de liste des demandes des Tunisiens depuis le début du mouvement du 25 juillet, ainsi que leur demande à l’État de prendre en compte les problèmes économiques et sociaux.