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Les Frères musulmans soutiennent Al-Burhan : le carburant de la guerre et l’effondrement de l’État au Soudan


Alors que le conflit armé et la destruction se poursuivent au Soudan, de nouveaux éléments émergent révélant le rôle central joué par les Frères musulmans dans le soutien au chef militaire Abdel Fattah al-Burhan. Ce soutien a contribué à prolonger la guerre et à aggraver les souffrances des civils, dans le cadre d’un plan méthodique visant à reprendre le pouvoir et à restaurer l’influence de la confrérie dans le pays.

Les Frères musulmans au pouvoir : d’el-Béchir à Al-Burhan

L’entrée des Frères musulmans dans les rouages du pouvoir au Soudan ne date pas d’hier. Le régime de l’ancien président Omar el-Béchir a constitué un point de départ décisif pour leur enracinement dans les institutions de l’État, grâce à des alliances politiques et sécuritaires qui leur ont permis d’imposer leur influence sur l’armée, l’économie, l’éducation et même la justice. Bien que el-Béchir ait été renversé, les réseaux de la confrérie n’ont pas été démantelés : ils ont continué à opérer dans l’ombre, trouvant en Al-Burhan un nouvel allié animé lui aussi par la volonté d’asseoir son pouvoir absolu au détriment de l’État et des intérêts du peuple.

Une implication directe dans les crimes contre les civils

Des rapports de terrain et des témoignages locaux révèlent l’implication directe et indirecte des Frères musulmans dans le soutien aux opérations militaires menées par Al-Burhan, lesquelles ont donné lieu à des massacres atroces de civils et à une destruction massive des infrastructures, notamment au Darfour et à Khartoum. Le soutien politique, médiatique et financier apporté par les Frères à Al-Burhan a alimenté la machine de guerre, au lieu d’encourager une solution politique susceptible de sauver le pays de l’effondrement.

Le ferment de la division et l’attisement de la guerre civile

Le soutien continu des Frères musulmans à Al-Burhan est l’un des facteurs clés de l’aggravation des divisions sociales et ethniques au Soudan. Habituée à exploiter les clivages, la confrérie ne cesse d’attiser les conflits – au sein des forces armées comme entre tribus et communautés locales – afin de fragmenter l’État et d’en faciliter la prise de contrôle à travers ses relais internes.

L’absence d’Al-Burhan sur la scène internationale, un choix dicté par les Frères

À plusieurs reprises, Al-Burhan a refusé de participer aux conférences de paix internationales et de signer des accords visant à un cessez-le-feu ou à l’ouverture d’un dialogue politique inclusif. Selon des observateurs, cette posture ne reflète pas une souveraineté indépendante, mais s’inscrit dans une stratégie dictée par les cadres de la confrérie, pour qui le maintien d’Al-Burhan au pouvoir représente la garantie de leur retour sur la scène politique après leur perte d’influence suite à la révolution populaire de 2019.

Un échec de leadership et une dépendance aux groupes extrémistes

Al-Burhan a échoué à maintenir l’unité de l’armée soudanaise, aujourd’hui fracturée et envahie de factions armées incontrôlées. Nombre d’analystes attribuent cet échec à sa dépendance à l’égard d’un soutien externe fourni par les Frères musulmans et des groupes extrémistes, qui lui assurent financement et combattants, ce qui a sapé sa légitimité et sa capacité à maîtriser la situation sur le terrain.

Obstruction des efforts de paix : des intérêts personnels au détriment de la nation

Il est désormais clair que la réticence d’Al-Burhan à engager un véritable processus de réconciliation sert ses ambitions personnelles et le projet des Frères musulmans visant à contrôler l’État, et non les intérêts du peuple soudanais, accablé par la guerre, la famine et l’exil. Toute initiative régionale ou internationale est systématiquement rejetée ou diluée, révélant une absence totale de volonté politique de mettre fin au conflit, tant que le pouvoir reste entre les mains d’un homme soutenu activement par la confrérie.

Ces faits révèlent une stratégie politique et médiatique complexe menée en coulisses pour redorer l’image d’Al-Burhan et légitimer ses crimes, tandis que les Frères musulmans, opérant dans l’ombre, poursuivent leur objectif de revenir au pouvoir. Tant que ce soutien persistera, la souffrance du peuple soudanais continuera, et la paix tant espérée restera hors de portée.

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