Grand Maghreb

Les Frères Musulmans luttent pour faire obstruer l’organisation des élections présidentielles


Les Frères de Libye s’accrochent à leur présence sur la scène politique et luttent pour faire dérailler l’organisation des élections présidentielles et législatives prévues en décembre prochain, car ils savent très bien que ce sera la fin du projet des Frères du pays.

Le groupe, qui, selon la Chambre des représentants de la Libye, est une organisation terroriste, souffre de crises internes qui ont commencé à coïncider avec le succès de la politique parrainée par les Nations Unies.

De nombreux membres du Parti de la justice et de la construction – l’ancien nom de l’organisation – ont présenté leurs démissions pour protester contre ce qu’ils considéraient comme la non-application des révisions convenues, et que l’organisation a accepté de dissoudre la ville entière de Misrata en octobre dernier.

La Dernière Chance

Les observateurs et les analystes voient dans l’obstruction électorale la dernière chance de veiller à ce que les Frères restent dans la scène politique, particulièrement après la chute d’Ennahdha en Tunisie et avant la chute retentissante de l’organisation internationale en Égypte il y a quelques années, ainsi que la disparition de l’organisation du Dahir populaire en Libye.

L’analyste politique libyen Mohamed EL-Sallak, affirme que les Frères Musulmans « savent très bien que la question de sa disparition politique est proche et qu’il perdra beaucoup en cas d’élection, car il n’a pas de base populaire, ce qui explique leurs nombreuses tentatives d’avorter sur la voie politique, et un rapide examen de toutes les prestations constitutionnelles depuis 2012, ne manquera pas de le comprendre ».

Pour sa part, le professeur libyen de sciences politiques Mahmoud Khallaf estime que les Frères « n’ont jamais cessé de travailler en vue des élections, malgré toutes les déclarations et positions qu’ils ont rejetées » et explique que « l’infiltration » au sein du segment des jeunes est l’un de leurs outils durant cette période.

Pour atteindre leur objectif, en attirant les jeunes, l’organisation a recours à plusieurs mesures, selon Khallaf, dont la première consiste à lancer des « appels » à la formation de courants de jeunes, en les sensibilisant de « l’injustice et l’exclusion » dont ils ont été victimes au cours de la dernière décennie, puis en les « endoctrinant » à attaquer un courant national et à semer la haine contre lui.

Chaos

L’analyste politique libyen Kilani El-Maghribi a expliqué que les Frères Arabes sont « un groupe sombre hors-la-loi, qui n’est actif que dans les conditions de chaos qui lui assurent la protection de ses actes criminels, et qui essaye par tous les moyens de ne pas mettre à jour la feuille de route, donc ce qu’il voit aujourd’hui est une guerre féroce des dinosaures de la libye pour survivre avant d’écrire la dernière ligne dans l’histoire de sa disparition. »

L’analyste politique libyen Redouan Al-Fittouri partage l’avis du El-Maghribi selon lequel ce groupe « ne reconnaît pas la loi et n’a pas d’incubateur populaire dans le pays, donc il en reste là, outre qu’il ne croit pas à l’État, mais à un prétendu califat fondé sur le terrorisme et géré globalement ».

S’infiltrer dans les institutions de l’État

El-Sallak a fait remarquer que les Frères Musulmans cherchaient à « s’infiltrer dans les institutions de l’État pour contrôler l’ensemble de leurs composantes, une alternative sûre à la tenue d’élections dans les délais, en particulier aux postes de souveraineté », tout en soulignant leur volonté de reconstituer la Haute Commission électorale nationale.

Agents turcs

Dans ses déclarations, EL-Maghribi explique que les tentatives des Frères de repousser le droit constitutionnel d’empêcher l’élection d’un nouveau président et d’un nouveau Conseil des représentants afin d’empêcher l’établissement d’un État sans guerre ont pour principal objectif d’  »affaiblir l’armée libyenne, qu’ils qualifient d' »armée », terme turc ottoman parce que les Frères sont des agents de l’occupation turque, les forces armées les combattent ».

EL-Sallak met en garde contre le succès du plan des Frères qui cherche à perturber les élections, car il conduira à une impasse politique, et toutes les options seront disponibles, et demande aux différentes parties politiques libyennes et à la communauté internationale de soutenir la mise à jour de la feuille de route.

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