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Les Frères musulmans… le visage caché au sein des démocraties occidentales


En apparence, les Frères musulmans se présentent comme un mouvement « de prédication » ou « réformiste », adoptant un langage de démocratie et de coexistence lorsqu’ils s’adressent à l’Occident. Mais derrière cette façade se déploie un réseau complexe de plans et de liens, dont l’objectif ultime reste identique à celui poursuivi depuis la fondation du groupe en 1928 : établir un califat transfrontalier.

Fin septembre 2025, le centre Sawab – initiative conjointe des Émirats et des États-Unis – a publié un nouveau document de recherche mettant en garde contre le danger que représentent les Frères musulmans. Le document a suscité un vif débat lorsque le journaliste israélien Eitan Fischberger l’a partagé sur la plateforme X, s’interrogeant avec force : si les États-Unis prennent conscience de cette menace, pourquoi le groupe n’a-t-il pas encore été classé comme organisation terroriste ?

Cette question ouvre un dossier d’enquête crucial : comment un mouvement en recul au Moyen-Orient est-il devenu un acteur « silencieux » s’infiltrant dans les institutions occidentales ?

Discours double… et langage multifacette

Les conclusions du rapport Sawab ne sont pas entièrement nouvelles, mais elles sont étayées par des détails révélateurs. Le groupe, selon le rapport, refuse l’identité nationale et reste attaché au projet de califat. Mais ce qui est le plus inquiétant, c’est sa capacité de manipulation sémantique : un discours destiné à un usage interne, parlant de « jihad » et d’« empowerment », et un discours externe, vantant « l’intégration » et la « citoyenneté ».

Grâce à cette duplicité, le groupe a réussi à éviter les confrontations directes et à se présenter en Occident comme « la voix des musulmans modérés », tout en construisant des réseaux d’influence à l’abri des regards.

De la rue arabe aux institutions occidentales

Après la chute de son régime en Égypte en 2013 et son recul en Tunisie, le groupe semblait avoir perdu son influence historique. Mais la réalité est que le revers subi au Moyen-Orient n’a pas été une fin, mais le début d’une transformation stratégique : transférer son centre de gravité vers l’Occident.

Par le biais d’associations caritatives, de centres culturels et d’institutions éducatives, le groupe a tissé une présence solide dans plusieurs pays européens et américains. Des rapports de sécurité européens indiquent que ces institutions, malgré leur façade civile, servent un agenda politique cherchant à influencer les politiques de l’intérieur.

Les Émirats en première ligne

Alors que la plupart des pays occidentaux se contentent de la surveillance ou d’une approche tactique, les Émirats ont adopté une stratégie différente. Le centre Sawab, en partenariat avec Washington, travaille à déconstruire le discours des Frères musulmans à sa source. L’initiative ne se limite pas à suivre la violence directe, mais se concentre sur la révélation de la structure idéologique et organisationnelle permettant au groupe de s’étendre au sein des sociétés.

Ce rôle place les Émirats à l’avant-garde de la confrontation mondiale avec l’extrémisme « camouflé », et en fait une référence pour les pays cherchant à comprendre plus profondément le danger que représentent les Frères musulmans.

Failles occidentales… et silence suspect

Malgré l’abondance de preuves, l’Occident reste hésitant à agir contre le groupe. Selon des experts, trois facteurs expliquent cette prudence :

  • La croyance erronée que les Frères musulmans représentent une alternative modérée aux groupes djihadistes armés. 
  • L’influence accumulée par le groupe au sein des institutions de la société civile et de la politique locale. 
  • La crainte d’accusations d’islamophobie en cas de mesures contre lui. 

Mais ces calculs à court terme peuvent se retourner contre l’Occident. Laisser le groupe sans classement ni sanction lui permet de poursuivre son infiltration, transformant la menace en une bombe à retardement au cœur même des démocraties.

Un danger pour la jeunesse et la stabilité

La cible la plus sensible du groupe reste les jeunes. Par un discours politico-religieux soigneusement conçu, il nourrit le sentiment d’aliénation des nouvelles générations de musulmans en Occident, facilitant leur recrutement ou leur glissement vers les cercles de radicalisation.

Les activités du groupe entravent également les efforts de paix régionale et internationale, exploitant les divisions au lieu de les résoudre et tirant parti des crises pour se reproduire.

Vers une décision cruciale

La question demeure : comment affronter un groupe qui ne recourt pas directement aux armes, mais qui s’infiltre lentement au cœur des institutions ?

La réponse, selon le rapport Sawab, réside dans la nécessité de :

  • Classer le groupe comme organisation terroriste pour couper la voie à son expansion. 
  • Échanger des informations et coordonner les actions au niveau international. 
  • Protéger la jeunesse par l’éducation et la sensibilisation face au discours double maîtrisé par le groupe. 

L’enquête révèle que les Frères musulmans ne sont plus un simple mouvement local aux ambitions politiques limitées, mais un projet global maîtrisant le jeu des « deux visages » : un discours doux pour l’Occident et une idéologie rigide à l’intérieur.

Si l’hésitation occidentale persiste, le danger ne restera pas confiné au Moyen-Orient, mais deviendra une menace intérieure pour les démocraties qui offrent aujourd’hui au groupe une couverture légale et un espace d’action.

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