Moyen-Orient

Les Frères musulmans font face à une crise interne sans précédent… Des déclarations contradictoires reflètent la confusion


Les Frères musulmans traversent une crise interne majeure, révélée par les déclarations de ses dirigeants, qui reflètent des contradictions, des divergences et des conflits.

Alors que le chef de la section politique du groupe en Égypte, Helmy El-Gazar, a nié que le mouvement ait proposé au régime égyptien de se retirer de la vie politique en échange de la libération des prisonniers politiques dans le pays, le conseiller médiatique du parti (Liberté et Justice), Mourad Ali, a lancé hier, via sa page Facebook, une initiative affirmant la volonté des Frères de quitter la scène politique. Les observateurs y voient des signes de confusion au sein du mouvement, mettant en lumière des dissensions internes.

Lors de sa participation à l’émission « Sans Restrictions » sur la chaîne (BBC), El-Gazar a affirmé que la réconciliation politique en Égypte qu’il évoquait implique la participation de toutes les forces politiques, ainsi que du régime égyptien, dans le but de sauver le pays, et non pas uniquement pour libérer les prisonniers des Frères musulmans, mais bien tous les prisonniers politiques.

En ce qui concerne l’initiative qui lui a été attribuée, il a expliqué qu’un journaliste (Magued Abdallah) lui a posé une question sur les prisonniers. Il a répondu que son mouvement est ouvert à une réconciliation politique pour libérer les détenus, mais que le journaliste a ajouté de lui-même l’idée de se retirer de la politique.

Il a toutefois précisé que le mouvement des Frères musulmans ne cherche pas à se battre pour le pouvoir, mais cela ne signifie pas qu’ils se retireront complètement de la vie politique. Selon lui, l’engagement politique fait partie des principes fondamentaux du mouvement, car il constitue une partie de l’Islam tel que compris par les Frères et Al-Azhar.

El-Gazar a également affirmé que les Frères musulmans n’ont jamais pris les armes, sauf contre l’occupant étranger, et que l’Égypte n’a pas besoin de violence ni de sang. Il a ajouté que les tribunaux d’exception ne rendent pas la justice.

Il a conclu en disant que le mouvement des Frères musulmans organisera une conférence pour célébrer le centenaire de sa fondation, afin de procéder à une auto-évaluation. Si des erreurs sont constatées, elles seront annoncées publiquement.

Par ailleurs, l’initiative de Mourad Ali souligne l’engagement des Frères à se concentrer sur les activités de prédication et de réforme sociale, en laissant la politique aux partis islamistes et aux politiciens spécialisés, selon ce que rapporte le journal Asharq Al-Awsat.

L’initiative inclut également un examen complet et une auto-évaluation des objectifs et pratiques du mouvement au cours des dernières années, avec l’adoption d’une nouvelle vision en accord avec l’époque moderne. Cette vision serait flexible et adaptable aux nouveaux défis, en se concentrant sur les véritables problèmes de la société, plutôt que sur une idéologie stricte.

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