Les Forces de Soutien Rapide prennent le contrôle total de l’État du Darfour Central
Les Forces de Soutien Rapide accusent les éléments de l'armée de se cacher parmi les déplacés après s'être retirés de leurs positions dans l'État
Les Forces de Soutien Rapide soudanaises ont annoncé aujourd’hui, avoir pris le contrôle complet de l’État du Darfour Central après des batailles avec l’armée, dans une victoire majeure pour les forces dirigées par le Général Mohammed Hamdan Dogolo, connu sous le nom de « Hemeti », qui aura un impact sur le cours de la guerre dans les prochains jours. Les Forces de Soutien Rapide ont partagé une vidéo sur leur page Facebook officielle montrant un responsable militaire aux côtés de soldats confirmant le contrôle des forces de soutien sur tout l’État et indiquant que les éléments de l’armée vaincue se sont mêlés aux déplacés, constituant ainsi un crime contre l’humanité.
La prise de contrôle de l’État du Darfour Central est un coup important porté à l’armée soudanaise, dont la direction avait promis de récupérer les territoires perdus, dont de vastes zones dans la région du Darfour. Les États du Darfour ont connu des affrontements tribaux violents qui ont entraîné des pertes humaines, des blessés et des déplacements, exacerbés par l’incitation du Parti du Congrès National dissous dans différentes parties du pays, notamment dans les États orientaux du Soudan.
Des affrontements violents se poursuivent à Khartoum, en particulier dans la région d’Omdurman, qui a fait l’objet de bombardements aériens intensifs par l’armée, provoquant la panique parmi les civils. Les Forces de Soutien Rapide affirment leur volonté de collaborer avec les Nations Unies pour ouvrir une enquête sur les crimes et violations commis contre les civils soudanais dans différentes régions, dont le Darfour. Ceci a été discuté lors d’une réunion cette semaine entre le commandant adjoint des Forces de Soutien Rapide, le Général Abdelrahim Hamdan Dogolo, et la Représentante spéciale des Nations Unies pour la violence sexuelle en période de conflit, Mme Pramila Patten.
Ces développements surviennent alors que les tensions s’intensifient à la frontière éthiopienne-soudanaise, où les autorités soudanaises ont fermé le passage de Qulabat dans l’État d’Al-Qadarif avec l’Éthiopie en raison des affrontements armés dans la région d’al-Bahir Dar en Éthiopie entre la milice Fano et les forces spéciales amhara. Cela a encore compliqué la situation pour les familles soudanaises cherchant à échapper au conflit en cours au Soudan.
Des milliers d’individus soudanais cherchent à quitter leur pays en raison du conflit entre l’armée soudanaise dirigée par le Lieutenant-Général Abdel Fattah Al-Burhan et les Forces de Soutien Rapide, entraînant des centaines de décès, des blessures, des dégâts aux infrastructures et le déplacement de nombreux citoyens vers les frontières.
En revanche, les autorités soudanaises soulignent que la fermeture du passage de Qulabat vise principalement à préserver des vies. Le directeur de la police de l’État d’Al-Qadarif, le Major-Général de police Haqqi Siddiq, président du comité de sécurité de l’État, a déclaré que la suspension des procédures de renouvellement des passeports et la fermeture du passage visent à protéger les civils soudanais contre les dangers liés aux combats de l’autre côté du passage.
Des rapports et des sources confirment qu’environ 500 familles soudanaises sont bloquées au passage de Qulabat dans des conditions humanitaires précaires.
L’Éthiopie a connu une guerre dévastatrice dans la région du Tigré entre les rebelles de la région et le gouvernement d’Abiy Ahmed, qui s’est terminée par la signature d’un traité de paix il y a quelques mois, perçu par certains comme fragile. La guerre a entraîné des milliers de décès et de blessés parmi les militaires et les civils, en plus du déplacement de dizaines de milliers de personnes et de diverses violations sexuelles contre les victimes.