Les États-Unis punissent les particuliers et les sociétés fournissant des services financiers au Hezbollah
Jeudi, les États-Unis ont sanctionné des individus et des sociétés pour avoir fourni des services financiers au Hezbollah et facilité l’achat d’armes pour la communauté libanaise, comme l’a annoncé le Trésor américain. Le gouvernement du président Joe Biden s’efforce de renforcer son emprise sur les bras iraniens dans la région en tarissant leurs sources de financement, au milieu d’une crise politique et financière paralysante au Liban.
Le Ministère a ajouté que le Bureau du contrôle des avoirs étrangers du Ministère du Trésor avait pris des mesures contre deux personnes et deux sociétés établies au Liban pour avoir fourni des services financiers au Hezbollah, ainsi qu’une autre personne ayant facilité l’achat d’armes pour la Communauté.
Fondé en 1982 par les Gardiens de la Révolution, le groupe est considéré par les États-Unis et d’autres pays occidentaux comme une « organisation terroriste » et le Hezbollah comme un groupe ayant une influence considérable au Liban en raison d’une branche armée armée qui a mené plusieurs guerres avec Israël. Le groupe s’est renforcé après son entrée en guerre en Syrie en 2012 pour soutenir le président Bachar el-Assad.
Les règlements de l’OFAC interdisent généralement toutes les transactions effectuées par des Américains ou aux États-Unis, portant sur des biens ou des intérêts de l’entité concernée.
Parmi les personnes sanctionnées, on peut citer Adel Mohammed Mansour, qui dirigeait une institution parafiscale administrée par le Hezbollah, Hassan Khalil, qui avait acheté des armes pour le Hezbollah, et Nasser Hassan Hassan, qui avait travaillé avec un prestataire de services financiers pour le groupe, selon le Ministère des finances.
Le mois dernier, les États-Unis ont sanctionné un réseau international de contrebande de pétrole qui, selon eux, apportait son soutien au Hezbollah et au Groupe iranien de Jérusalem, et visait des dizaines de personnes, de sociétés et de transporteurs.
Le département d’État américain a également indiqué que Washington avait inclus « deux particuliers et deux sociétés libanaises fournissant des services financiers au Hezbollah et un personnel aimant à fournir des armes au Hezbollah ».
Le ministère des Finances a ajouté dans sa déclaration que « cet organe financier comprend la Cellule financière centrale du Parti et l’institution de prêts bonifiés que les États-Unis ont déjà inscrite au Code pénal, la quasi-institution financière du Parti qui contrôle le budget du Parti terroriste au sein du Conseil exécutif du Parti, sous la direction du Secrétaire général Hassan Nasrallah ».
Ce n’est pas la première fois que les autorités américaines sanctionnent des entités liées à la Ligue libanaise et à d’autres organisations alliées à Téhéran. Les observateurs estiment que les activités du parti ont contribué à bloquer un soutien financier de l’Occident et du Golfe au Liban.
Washington cherche à couper tout soutien financier à un groupe qu’elle qualifie de terroriste, et l’administration américaine déclare que le Hezbollah « cherche à financer des actes terroristes et à déstabiliser les institutions politiques libanaises ».
Les observateurs estiment que, malgré les efforts des États-Unis dans ce cadre, le groupe est encore en mesure de financer ses activités déstabilisatrices au Liban et dans la région grâce au soutien de l’Iran.
Les États-Unis ne sont pas les seuls à tenter d’assécher les sources du Parti libanais. En janvier 2020, le Trésor britannique a placé le Hezbollah sous son aile politico-militaire, sous la loi du « gel des avoirs terroristes ».
La loi britannique punit d’une peine pouvant aller jusqu’à 10 ans d’emprisonnement le fait d’appartenir au Hezbollah ou de le promouvoir.
Depuis mars 2019, le Hezbollah est interdit en Grande-Bretagne au-delà de la décision précédente concernant les activités de sa branche militaire, en raison de « ses tentatives de déstabiliser la situation précaire au Moyen-Orient ».
Le Liban traverse actuellement une crise financière profonde, qui a débuté en 2019 à cause de dettes colossales, et le vide constitutionnel créé par la démission du président Michel Aoun à la fin de son mandat en octobre dernier a été aggravé par l’incapacité du Parlement à lui succéder.
Le Hezbollah a été accusé d’avoir prolongé la vacance présidentielle en plaçant un veto sur un certain nombre de personnes qu’il considérait pro-américain, anti-résistance et demandant son désarmement.
En retour, les autorités libanaises attendent la signature d’un accord final pour un financement de 3 milliards de dollars du FMI pour surmonter la crise financière.