Politique

Les Émirats arabes unis jouent-ils un rôle de médiateur entre l’Iran et les États-Unis ?


Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Ismaïl Baghai, a annoncé hier qu’Anwar Gargash, conseiller diplomatique du président des Émirats arabes unis, avait remis un message du président américain Donald Trump à Téhéran.

Selon le journal Al-Arab basé à Londres, le fait que l’administration Trump s’appuie sur les Émirats arabes unis comme canal de communication avec les Iraniens les positionne en tant qu’acteur régional fiable aux yeux des États-Unis et de l’Iran. Cela reflète également la confiance de Washington dans la diplomatie émiratie et dans Abou Dhabi.

Les médias officiels iraniens avaient précédemment rapporté que Gargash devait rencontrer le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghtchi, hier, mercredi. Cependant, Baghai n’a pas fourni de détails sur cette rencontre.

Les Émirats arabes unis sont l’un des principaux partenaires de Washington au Moyen-Orient et entretiennent de bonnes relations avec Téhéran. Malgré certaines tensions ayant marqué les relations bilatérales par le passé, les échanges commerciaux entre les deux pays sont restés solides.

Le rôle des Émirats arabes unis en tant que canal de communication entre Washington et Téhéran est renforcé par l’absence d’un autre acteur régional capable d’assumer cette mission. Leur implication vise à réduire les tensions croissantes alimentées par des déclarations et contre-déclarations et à assouplir les positions sur des questions politiques sensibles. Cette démarche précède toute médiation en vue d’un nouvel accord sur le programme nucléaire iranien, en remplacement de l’accord de 2015.

Les Émirats arabes unis cherchent à apaiser les tensions dans la région, mais dans le cadre de dispositions plus larges et assorties de garanties. Ils ne veulent pas d’une situation où la crise ressurgirait à chaque fois que le Corps des Gardiens de la Révolution islamique ou la Force Al-Qods déciderait de mener des attaques en Irak, dans le Golfe ou dans les détroits stratégiques.

Le message transmis par Gargash offre à Téhéran une opportunité d’amorcer une sortie de son isolement diplomatique et de réajuster son rôle sur la scène régionale après les pertes subies dans divers conflits. Il pourrait également tempérer la politique de fermeté de Trump envers l’Iran et alléger la pression exercée par son administration.

Trump s’est dit ouvert à un accord avec Téhéran, bien qu’il ait poursuivi sa politique de « pression maximale » instaurée dès son premier mandat, visant à isoler l’Iran de l’économie mondiale et à réduire ses exportations pétrolières à zéro.

En 2018, le président américain s’était retiré de l’accord sur le nucléaire iranien signé en 2015 avec les grandes puissances mondiales et avait réimposé des sanctions contre Téhéran. En réaction, l’Iran avait progressivement abandonné ses engagements liés à cet accord un an plus tard.

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