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Les dirigeants des Frères musulmans de Tunisie s’éloignent vers la Libye pour s’enfuir des poursuites judiciaires


Des sources libyennes bien informées ont révélé que plusieurs dirigeants du mouvement Ennahdha (Renaissance des Frères) sont entrés récemment en Libye pour échapper aux poursuites.

Les sources ont indiqué que cinq familles des Frères Musulmans avaient quitté la Tunisie au Libye avec l’aide de dirigeants d’Ennahdha, via le poste frontière de Ras Jedir entre les deux pays.

Les sources indiquent que les familles des frères de Tunisie vivent actuellement à Zaouïa, au Nord-Ouest de la Libye, sous l’égide directe de Khaled al Michri, le président du Conseil suprême de l’État libyen.

Les zones intérieures de la Libye, à proximité de la frontière avec la Tunisie, restent sous le contrôle des Frères musulmans, notamment la Brigade Salaheddine dans la zaouïa contrôlée par al-Michri.

L’analyste politique tunisien Nizar Jlidi a indiqué que des familles des Frères Musulmans ont fui la Tunisie pour la Libye après l’annonce des mesures extraordinaires prises par le président tunisien Kaïs Saïed le 25 Juillet dernier, et sa promesse d’ouvrir des dossiers de corruption et de poursuivre les corrompus.

Jlidi note que « ceux qui fuient la Tunisie sont des dirigeants influents au sein des Frères de Tunisie, qui contrôlent les finances et les investissements, et non des gens connus du milieu politique ou médiatique, dont le chef de la famille d’Ahmed El Maari, impliqué dans les événements du 7 Mars à Ben Gardane ».

Il explique que « l’homme invisible du mouvement Ennahdha Abdallah Triki est l’aile économique du mouvement et réside dans la ville de Jerish, à la frontière avec la Libye ».

Dans le même ordre d’idées, les sources indiquent que plusieurs tentatives ont été faites pour évincer des Tunisiens de souche impliqués dans des affaires de corruption avec leurs familles et pour infiltrer en Tunisie des éléments de l’EI et des milices armées des Frères musulmans, ce qui a poussé l’armée tunisienne à renforcer sa présence dans ces régions pour faire obstacle à ces opérations et sécuriser les frontières.

Les médias tunisiens ont révélé que les autorités avaient décidé d’interdire l’entrée en Tunisie d’un certain nombre de chefs des Frères libyens.

Des journaux tunisiens ont rapporté qu’al-Michri, qu’ils ont décrit comme « l’homme de Turquie en Libye », était en tête de liste des personnes interdites d’entrée en Tunisie, citant « une circulaire sur l’ensemble des points de passage frontaliers terrestres, maritimes et aériens tunisiens il y a deux jours ».

Selon les sources, la liste inclut également le Mufti des Frères de la Libye, Sadiq al-Ghariani, ainsi que d’autres chefs libyens influencés par les Frères Musulmans.

Les dirigeants des Frères Musulmans en Libye ont attaqué les récentes décisions du président tunisien, qualifié par l’émir de « coup d’État » menaçant d’intervenir pour sauver Ennahdha comme il l’a décrit, et appelé al-Ghariani à s’opposer aux décisions par la force.

Jlidi affirma que « les forces tunisiennes étaient bien préparées, tant par les services de sécurité que par les services de renseignement, à contrer ces tentatives visant à porter atteinte à la sécurité et à la stabilité du pays, en réponse aux sévères mesures correctives annoncées par Saïd le 25 Juillet dernier, visant à geler le fonctionnement du parlement, à lever l’immunité de ses membres, ainsi qu’à libérer le chef du gouvernement et un certain nombre de ministres et de hauts fonctionnaires de leurs fonctions au sein de l’État, puis à ouvrir des dossiers de corruption et des financements extérieurs condamnés par un groupe de politiciens » .

Jlidi a expliqué que les forces tunisiennes étaient largement déployées près de la frontière libyenne, et avait signalé des mouvements dans la ville de Janzour en Libye par les brigades de Khalid ibn al-Walid.

Il affirme que « Ennahdha a donné aux frères libyens le feu vert pour l’intervention dans les affaires tunisiennes, comme le montrent clairement les déclarations des dirigeants du groupe libyen décrivant ce qui s’est passé en Tunisie comme un coup d’État et les menaçant publiquement d’intervenir pour redresser la situation ».

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