Les conflits entre milices recrutées par l’armée menacent d’embraser l’Est du Soudan
Des accusations pointent la responsabilité de la direction de l'armée dans les tensions internes au sein de l'"Alliance de Port-Soudan", augurant des perspectives inquiétantes.
L’Est du Soudan connaît une montée des tensions entre des factions de la « force commune » issue des mouvements armés du Darfour et des milices locales de l’Est, représentées notamment par Cheiba Darar, leader de la coalition des partis de l’Est du Soudan. Ce contexte laisse craindre un conflit imminent, alimenté par l’armée soudanaise qui cherche à intégrer des forces disparates pour soutenir son effort de guerre.
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Le conflit est principalement alimenté par le rejet, par certaines milices locales, de la présence des mouvements armés du Darfour à Port-Soudan. Ces forces, introduites par le général Abdel Fattah al-Burhan, chef de l’armée, sont censées renforcer sa position dans sa guerre contre les Forces de soutien rapide. Les opposants réclament leur retour au Darfour, selon les déclarations publiées.
Le « Courant des jeunes Bijawis libres », une milice soutenant Burhan, s’est insurgé contre la présence des forces du Darfour dans l’Est, affirmant que cela constitue une menace pour la sécurité et la stabilité de la région. Dans un communiqué, le groupe a annoncé son intention de fermer les frontières de l’Est du Soudan pour forcer ces mouvements à quitter la région.
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Le courant a également averti que cette présence extérieure met en péril le tissu social, historiquement fondé sur la coexistence pacifique des différentes composantes de l’Est, tout en dénonçant des discours exacerbant les tensions ethniques.
Par ailleurs, Minni Arko Minnawi, gouverneur du Darfour et chef du Mouvement de libération du Soudan, a récemment critiqué l’armée soudanaise. Il a accusé certains de ses responsables d’orchestrer des campagnes médiatiques contre les mouvements armés du Darfour, suite à la publication d’un document révélé par la journaliste proche de l’armée, Rashan Oshi. Ce document, issu d’une réunion entre leaders des mouvements armés et le ministre des Finances Jibril Ibrahim, abordait la redistribution des pouvoirs et des ressources au sein du gouvernement de transition.
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Khalid Omar Youssef, membre de la coordination des forces civiles démocratiques, a affirmé que l’armée est partie prenante des conflits internes à l’« Alliance de Port-Soudan », ce qui, selon lui, risque d’aggraver la situation. Il a décrit cette guerre comme « criminelle », visant uniquement à s’accaparer le pouvoir et les richesses, au détriment de la population.
La situation s’est encore complexifiée avec l’introduction par l’armée des forces de l’« Ourta orientale », une milice nouvellement formée dirigée par Amin Daoud. Ce groupe, originaire de la tribu Beja-beni-Amer, a récemment commencé à s’étendre à Kassala, exacerbant les tensions avec les forces du Darfour et d’autres factions locales.
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Les « Ourta orientale » sont soupçonnées d’avoir reçu une formation militaire en Érythrée, ce qui renforce les craintes d’une escalade du conflit dans l’Est du Soudan.