Politique

L’encre de l’accord miracle n’a pas encore séché… Les combats reprennent dans l’est de la République démocratique du Congo


Au lendemain de la signature à Washington d’un accord de paix dont l’encre n’avait pas encore séché, les combats ont repris dans l’est de la République démocratique du Congo, poussant des centaines de personnes à fuir vers le Rwanda.

L’accord signé jeudi, qualifié de « miracle » par le président américain, vise à instaurer la stabilité dans l’est de la RDC, riche en ressources naturelles. Pourtant, il semble n’avoir eu aucun effet jusqu’ici dans une région en proie à un conflit depuis trente ans.

Vendredi, les combattants du mouvement armé M23, hostile au gouvernement, ont affronté l’armée congolaise dans la province du Sud-Kivu, appuyée par des milliers de soldats burundais déployés pour la soutenir.

Les deux parties cherchent à contrôler la ville de Kamanyola, située à la frontière entre la RDC, le Rwanda et le Burundi. Le M23 contrôle actuellement la ville.

Explosions et tirs

Un journaliste de l’AFP présent à Bugarama, localité rwandaise frontalière située à environ deux kilomètres de Kamanyola, a rapporté que des explosions avaient secoué les bâtiments tout au long de la matinée.

Le M23 a accusé vendredi l’armée burundaise de tirer « sans interruption » en direction du territoire congolais.

Une source militaire burundaise a indiqué à l’AFP que les forces burundaises renforçaient leurs positions pour éviter qu’elles ne tombent entre les mains des combattants du M23 et de leurs soutiens rwandais.

La même source, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a affirmé que « les combats gagnent en intensité », mettant en garde contre « un risque réel d’escalade ». Elle a également fait état de « l’arrivée de renforts sur le front ».

Selon cette source, le Burundi ne pourrait accepter « que les terroristes du M23 et leurs soutiens rwandais atteignent Uvira », une ville congolaise située à moins de 30 kilomètres de la capitale burundaise Bujumbura.

Fuite des civils

Des civils ont franchi la frontière vers le Rwanda pour échapper aux combats, sous les yeux des forces de police rwandaises.

Imikolé Antoinette, une habitante de Ruhumba près de Kamanyola, a déclaré : « Les bombes tombaient sur les maisons », ajoutant : « On nous avait demandé de rester chez nous, mais c’était impossible ».

Hassan Shibani, un responsable administratif de Kamanyola, a affirmé que les bombardements avaient touché des écoles, des hôpitaux et des habitations.

Le conflit a éclaté fin janvier dernier, lorsque le M23 a pris le contrôle des villes de Goma, dans le Nord-Kivu, et de Bukavu, dans le Sud-Kivu.

Jeudi, les présidents rwandais Paul Kagame et congolais Félix Tshisekedi ont signé à Washington un accord de paix que le président américain Donald Trump a qualifié de « miracle ».

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