L’écart de divergence s’élargit entre Washington et Israël sur l’avenir de Gaza
Alors que Gaza se tient au seuil d’un tournant décisif, les visions stratégiques de l’administration du président Donald Trump et du gouvernement israélien entrent en collision concernant les «priorités» pour l’avenir du territoire palestinien. Tandis que Washington cherche à transformer son plan en vingt points en réalité tangible en lançant la reconstruction pour stabiliser la région, Israël, absorbé par ses préoccupations sécuritaires, tente de faire de la reconstruction «une dernière carte de pression» pour désarmer les factions palestiniennes.
Cette divergence ne reflète pas un simple désaccord technique, mais révèle une profonde crise de confiance. Washington mise sur la «carotte» (la reconstruction) comme voie vers la paix, tandis que Tel-Aviv insiste sur le «bâton» (démantèlement du Hamas) comme condition préalable à toute action sur les fondations du territoire meurtri.
L’«Autorité de diffusion» israélienne a cité, sans nommer ses sources, que l’armée israélienne «a déjà commencé à réaménager des zones dans la ville de Rafah, au sud de Gaza, en préparation d’une phase ultérieure incluant le transfert de Palestiniens vers de nouveaux quartiers résidentiels prévus dans la ville, ces zones devant être exemptes de présence de l’armée israélienne et du Hamas».
L’agence a ajouté que la phase initiale du plan américain «comprend le déploiement de logements temporaires sous forme de caravanes, en préparation de projets de construction permanents», tout en notant «des questions concernant la constitution d’une force internationale multinationale censée opérer à Gaza».
Selon un informateur cité par l’agence, l’Italie et l’Indonésie ont accepté d’envoyer des forces pour participer à cette unité, qui devrait opérer sous un mandat similaire à celui de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL).
La FINUL est une force temporaire des Nations unies «établie en mars 1978 pour confirmer le retrait israélien du Liban, rétablir la sécurité et la paix internationales et aider le gouvernement libanais à retrouver son autorité dans la région».
Israël et le Hamas ont conclu, le 9 octobre dernier, un accord en deux phases de cessez-le-feu à Gaza, sous médiation de l’Égypte, du Qatar et de la Turquie, basé sur un plan en vingt points proposé par Trump pour mettre fin à la guerre.
Le jour suivant, la première phase est entrée en vigueur, mais Israël a violé l’accord à plusieurs reprises, ne respectant pas ses clauses, notamment en matière humanitaire et d’acheminement de l’aide, tandis que le Hamas s’y est pleinement conformé. Selon le ministère de la Santé à Gaza, 410 Palestiniens ont été tués.
Israël tarde également à passer à la deuxième phase, prétextant que les restes d’un de ses soldats restent détenus à Gaza, alors que les factions palestiniennes poursuivent leur recherche au milieu des destructions massives causées par l’offensive israélienne.
La deuxième phase prévoit «la création d’un comité technocratique temporaire pour gérer le territoire et le dossier de reconstruction, la mise en place d’un Conseil de la paix, le déploiement d’une force internationale, un retrait supplémentaire de l’armée israélienne du territoire et le désarmement du Hamas».
