Le vole du siècle d’Irak: Pillage par milliards et récupération par millions
Les autorités irakiennes ont annoncé mardi qu’une partie supplémentaire de 2,6 millions de dollars, sur les 2,5 milliards de dollars de taxes volés, serait récupérée par un ancien fonctionnaire du gouvernement en instance.
Une affaire dévoilée à la mi-octobre dernier, impliquant d’anciens hauts responsables et des hommes d’affaires, a provoqué une indignation sévère dans un Irak riche en pétrole et très corrompu.
Un document de la Commission Générale des Impôts indique que 2,5 milliards de dollars ont été payés entre septembre 2021 et août 2022 par l’intermédiaire de 247 instruments payés par cinq sociétés. Les fonds ont ensuite été retirés des comptes de ces sociétés, dont les propriétaires, qui étaient souvent en fuite, ont fait l’objet d’un mandat d’arrêt.
Lors d’une conférence de presse mardi, le président de la Commission de l’intégrité, le juge Haidar Hanoun, a annoncé la restitution de 4 milliards de dinars (2,6 millions de dollars), qui font partie des « 17 milliards, 13 millions et quelques milliers de dinars » (plus de 11 millions de dollars) que l’un des accusés est censé rendre.
Le nom de l’accusé n’a pas été divulgué. « Nous ne pouvons pas donner son nom actuellement car il n’a pas encore été statué par un tribunal », ajoute-t-il, « l’accusé qui a récupéré ces fonds est en train d’être jugé par la Cour pénale centrale pour la lutte contre la corruption » et précise qu’il sera jugé le 12 janvier.
Il a révélé que l’Iraq récupérerait une partie des fonds iraquiens qui avaient été introduits clandestinement par les États-Unis à la suite de la disparition du Président iraquien Saddam Hussein, ajoutant que « dans deux jours, nous reprendrons 80 à 81 millions de dollars qui font partie des fonds iraquiens qui ont été introduits clandestinement par le régime souverain et nous les annoncerons dès l’entrée de ces fonds à la Banque centrale d’Iraq ».
Selon une source de la Commission d’intégrité, qui préférait ne pas divulguer son identité, l’auteur du vol en question était Haitham Al-Jabouri, ancien adjoint et conseiller de l’ancien Premier Ministre Moustafa al-Kazimi. Selon la source, Al-Jabouri est actuellement arrêté.
Le juge du tribunal d’instruction pour les questions d’intégrité de Bagdad, Dhia Jafar, a déclaré fin novembre dernier qu’Al-Jabouri faisait l’objet d’une enquête sur la base de « lettres envoyées par lui au sujet de l’annulation de l’audit du bureau de contrôle financier des assurances », comme l’a déclaré l’agence de presse officielle irakienne.
Le nouveau Gouvernement iraquien annonce souvent des faits nouveaux concernant le vol de fonds fiscaux appelés «vol du siècle», alors qu’il a fait de la lutte contre la corruption sa priorité.
Le gouvernement n’a pas divulgué l’identité des responsables impliqués dans le scandale, mais le Premier ministre soudanais Mohammed Chia al-Soudani a appelé tous les accusés à restituer l’argent.
Un homme d’affaires a été arrêté dans cette affaire avant d’être libéré sous caution après avoir restitué 211,6 millions de dollars de fonds détournés. Bien que la corruption soit répandue dans toutes les institutions de l’État iraquien, peu de procès ont lieu dans ces affaires, bien qu’il s’agisse là de poursuites à l’encontre de fonctionnaires subalternes.
Lors de sa conférence hebdomadaire, le Premier Ministre iraquien, Mohammed Chia al-Soudani, a souligné l’importance de la coopération internationale pour permettre à l’Iraq de recouvrer les fonds pillés au moyen de dossiers de corruption au cours des dernières années. Il a déclaré que cette question était « très importante, car le recouvrement des fonds iraquiens doit faire l’objet d’un suivi et de relations internationales, et l’Iraq est toujours partie à de nombreuses conventions internationales sur la question ».
Aujourd’hui, le rapport d’évaluation nationale des risques de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme de la République d’Iraq a été présenté par le Président de l’entité concernée, examiné en partie en vue de recouvrer les fonds de la corruption et approuvé par le Conseil des ministres.
« Les États parties aux conventions et l’Iraq ont l’obligation solennelle de les mettre en œuvre, en ce qui concerne l’obligation des institutions internationales et de l’État adhérant à ces conventions, d’extrader les personnes recherchées et les fonds volés, et nous estimons que c’est là le cadre juridique approprié pour rétablir la confiance du peuple iraquien dans l’action du Gouvernement contre la corruption ».