Politique

Le terrorisme sous les marteaux des alliés en Somalie


Des montagnes d’Al-Miskad, dans la région du Puntland, jusqu’aux frontières du Kenya, le gouvernement somalien intensifie ses efforts pour exercer une pression militaire et sécuritaire sur les groupes terroristes Al-Shabaab et Daech.

Dans ce qui semble être une action coordonnée, les forces de sécurité du Puntland ont lancé une opération de grande envergure en parallèle avec des mesures prises par le Kenya pour fermer les frontières communes, afin de prévenir toute infiltration armée.

Opération stratégique à Al-Miskad

Dans une opération qui illustre le développement des capacités de sécurité et de renseignement de la région, les forces du Puntland ont annoncé l’arrestation d’un combattant étranger appartenant à l’organisation Daech dans les montagnes d’Al-Miskad, au nord-est de la Somalie.

Selon les autorités du Puntland, cette opération, décrite comme « l’une des frappes les plus réussies contre l’organisation depuis des années », a été menée après une surveillance approfondie des itinéraires d’infiltration et des points d’approvisionnement.

Les montagnes d’Al-Miskad, avec leurs terrains escarpés et leurs abris naturels, représentent le dernier bastion de Daech en Somalie.

Les autorités de sécurité du Puntland ont précisé que le combattant étranger appartenait à une cellule chargée de la formation et de la coordination des opérations du groupe dans la région, un signe du maintien du flux de combattants étrangers vers la Somalie malgré le renforcement des mesures de sécurité.

Le président de l’État du Puntland, Saïd Abdullahi Deni, a qualifié cette opération de « tournant stratégique dans la lutte contre le terrorisme », soulignant que les forces du Puntland avaient réussi à démanteler des réseaux financiers et militaires qui assuraient la survie du groupe. Il a également annoncé le déploiement de 300 nouveaux officiers de police formés récemment à Garowe pour renforcer la sécurité intérieure.

Mogadiscio : scission au sein d’Al-Shabaab

Pendant ce temps, dans le sud du pays, le gouvernement fédéral somalien a annoncé l’arrestation d’un ancien commandant du groupe Al-Shabaab, nommé

Mohamed Amin, connu sous le nom de « poète afghan », après sa défection et sa reddition à l’armée nationale.

Selon le général Ibrahim Youssouf, responsable de la sécurité à Mogadiscio, cette reddition « démontre l’érosion de la cohésion interne du mouvement ». Il a ajouté que le gouvernement somalien poursuivrait son programme d’amnistie et de réintégration des combattants quittant les rangs extrémistes.

Le commandant déserteur, qui dirigeait environ soixante combattants, aurait quitté le groupe en raison de la dégradation des conditions humanitaires dans les camps d’Al-Shabaab et du manque de soutien et de soins pour les combattants.

Lors de son arrestation, il a exprimé ses profonds regrets pour les années passées au sein du mouvement, décrivant des conditions de vie inhumaines, une pression psychologique constante et un manque criant de soins médicaux et humanitaires, autant de raisons qui l’ont poussé à fuir.

Les frontières nord sous haute surveillance

Au Kenya, les forces de sécurité ont intensifié leurs opérations le long de la frontière somalienne, notamment dans le comté de Mandera, situé dans la zone frontalière entre la Somalie, l’Éthiopie et le Kenya. Cette mobilisation fait suite à des rapports faisant état de mouvements suspects de combattants affiliés à Al-Shabaab.

Des sources kenyanes ont indiqué que des unités de l’armée et de la police paramilitaire menaient des patrouilles terrestres et une surveillance aérienne, appuyées par des renseignements fournis par les habitants des zones frontalières.

Des responsables kenyans ont précisé que ces opérations visent à empêcher toute cellule terroriste de pénétrer sur le territoire kenyan, ajoutant que le niveau d’alerte a été relevé au maximum en prévision d’éventuelles attaques en fin d’année.

Ces mesures interviennent après une série d’attentats sanglants perpétrés par Al-Shabaab contre des infrastructures et des tours de communication dans le nord-est du Kenya.

Le gouvernement kenyan, en coordination avec la Somalie et ses partenaires internationaux, a réaffirmé son engagement en faveur d’une politique de dissuasion préventive transfrontalière afin d’empêcher la propagation des menaces terroristes depuis la Somalie vers son territoire.

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