Le terrorisme au Sahel : le Mali accuse l’Ukraine et met en garde l’Occident

Le Mali a ouvertement accusé l’Ukraine de fournir des drones aux groupes terroristes, affirmant qu’il existe un lien direct entre Kiev et la propagation du terrorisme au Sahel.
S’exprimant depuis la tribune des Nations unies, le Premier ministre malien Abdoulaye Maïga a réitéré ses critiques contre l’Ukraine, l’accusant de livrer des drones aux terroristes et avertissant l’Occident des conséquences de son soutien militaire continu à Kiev.
Dans son discours prononcé lors des débats généraux de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations unies, Maïga a déclaré : « L’Ukraine est devenue l’un des fournisseurs de drones aux groupes terroristes dans différentes régions du monde. »
Il a souligné l’existence d’un lien direct entre le conflit en Ukraine et les activités terroristes dans la région du Sahel. Selon lui, « les opérations militaires en Ukraine sont étroitement liées à l’activité terroriste au Sahel. Ainsi, durant l’été 2024, des terroristes ont mené une attaque contre les forces gouvernementales dans le nord du Mali ».
Il a ajouté que « les autorités maliennes ont dénoncé cet acte devant les Nations unies, ainsi que les déclarations publiques de responsables ukrainiens qui avaient revendiqué leur participation à cette opération terroriste ».
Selon Maïga, « depuis un an, la situation n’a fait qu’empirer. Le régime ukrainien est devenu l’un des fournisseurs de drones suicides aux groupes terroristes dans le monde entier ».
Il a estimé que « les pays occidentaux doivent immédiatement cesser de livrer des armes à l’Ukraine, faute de quoi ils risquent de devenir complices de la propagation du terrorisme international ».
Une « guerre hybride »
Dans son intervention, Maïga a affirmé que « l’Union des États du Sahel », qui regroupe le Burkina Faso, le Mali et le Niger, mène actuellement une « guerre hybride » contre des puissances extérieures cherchant à déstabiliser la région.
« Nous sommes en première ligne dans la lutte contre le terrorisme, a-t-il déclaré. Les États de l’Union coopèrent pour combattre leurs ennemis et empêcher l’expansion de la menace terroriste au reste de l’Afrique et au monde. »
Le 4 août 2024, le Mali a annoncé la rupture de ses relations diplomatiques avec l’Ukraine, après qu’un haut responsable ukrainien, selon Bamako, a reconnu l’implication de Kiev dans des pertes subies par l’armée malienne et par le groupe Wagner lors d’affrontements avec des séparatistes touaregs et des terroristes.
À l’époque, Bamako avait accusé l’Ukraine de violer la souveraineté nationale et d’aller au-delà d’un simple « soutien extérieur » pour se transformer en « appui au terrorisme international ».
Une lourde défaite
En juillet 2024, l’armée malienne et le groupe Wagner ont subi l’une de leurs plus lourdes défaites depuis des années dans le nord du pays, lors d’une bataille contre des rebelles séparatistes et d’une attaque terroriste.
Depuis la prise du pouvoir par l’actuel Conseil militaire de transition à Bamako, à la suite du coup d’État de 2022, les relations avec la France, partenaire historique, se sont fortement détériorées, entraînant l’expulsion des troupes françaises et un rapprochement avec la Russie.
En septembre 2023, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont annoncé la création de « l’Alliance des États du Sahel » afin de bâtir un espace africain indépendant dans les domaines sécuritaire, politique, géostratégique et économique.
Par la suite, en juillet 2024, les trois pays ont franchi une nouvelle étape en proclamant la formation de « l’Union des États du Sahel », destinée à renforcer et approfondir leur coopération.
Depuis 2012, le Mali connaît une instabilité chronique, de vastes régions du pays étant exposées aux attaques terroristes et aux activités de groupes criminels.