Politique

Le soutien américain à la Libye atteint un milliard de dollars

L'Africom révèle l'ampleur du soutien apporté à la Libye depuis 2011, au milieu des préoccupations concernant l'influence croissante de la Russie.


Le Commandement des États-Unis pour l’Afrique (Africom) a révélé que le soutien des États-Unis à la Libye depuis 2011 a approché le milliard de dollars, dont 247 millions de dollars destinés à l’aide humanitaire, alors que des inquiétudes grandissent face à l’influence croissante de la Russie dans le pays.

La revue « American Defense Forum », affiliée à Africom, a publié un rapport vendredi détaillant des discussions entre des responsables militaires américains et libyens à Malte, portant sur de nombreux développements en Libye, ainsi que sur le dossier des aides.

Lors de la réunion de Malte, plusieurs sujets ont été abordés, notamment « l’engagement communautaire dans les zones de conflit, la réponse aux crises émergentes et la bonne coordination lors de catastrophes naturelles ».

Les États-Unis cherchent à limiter l’influence des pays qu’ils considèrent comme hostiles sur la scène libyenne, notamment la Russie, tout en exprimant leur soutien à la stabilité du pays après de nombreuses crises, la dernière en date étant celle de la Banque centrale.

Récemment, le commandant d’Africom, le général Michael Langley, s’est rendu en Libye, où il a rencontré plusieurs responsables militaires et politiques, tels que le chef de l’Armée nationale libyenne, le maréchal Khalifa Haftar, et le Premier ministre du Gouvernement d’unité nationale, Abdel Hamid Dbeibah. Cette visite visait à contenir les récentes tensions qui menaçaient de replonger le pays dans la violence, ainsi qu’à contrer l’influence russe croissante, notamment dans l’est du pays.

Langley a réaffirmé lors de sa rencontre avec Haftar « l’engagement des États-Unis à coopérer avec les responsables militaires professionnels à travers la Libye pour aider les Libyens à protéger leur souveraineté et soutenir leurs efforts vers l’unification des institutions militaires ».

Le renforcement de la coopération militaire entre l’Armée nationale libyenne et la Russie suscite de vives inquiétudes aux États-Unis et en Occident face à l’expansion de l’influence russe en Afrique du Nord, en particulier après des rapports sur la signature d’accords militaires et l’intention présumée de Moscou d’établir une base navale dans l’est du pays.

L’arrivée de deux navires de guerre russes « en visite de travail » à la base navale de Tobrouk, dans l’est de la Libye, en juin dernier, est un exemple concret de l’intérêt croissant de la Russie pour la Libye, ouvrant la voie à une expansion dans toute l’Afrique et menaçant les pays du nord de la Méditerranée.

La Russie est intervenue dans la crise libyenne il y a plusieurs années, soutenant l’Armée nationale libyenne dans sa lutte contre les forces du Gouvernement d’accord national. Ce soutien a préoccupé Washington et a contribué à l’échec des tentatives de reprise de Tripoli et de libération de la région ouest des milices.

Ce soutien a servi de base à une coopération militaire accrue dans les années qui ont suivi la guerre, avec plusieurs visites de Haftar à Moscou, où il a rencontré des responsables russes, dont le président Vladimir Poutine.

Les mercenaires du groupe Wagner, dont le nombre varie entre 2 000 et 2 500, sont déployés sur plusieurs sites militaires en Libye, notamment la base aérienne d’Al-Qardabiya, son port maritime et la base aérienne de Jufra. Ils se sont également étendus au sud-ouest, où ils sont basés à la base aérienne de Brak al-Shati (à 700 km au sud de Tripoli).

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