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Le Soudan vit un « cauchemar de la faim » : 25 millions de personnes ont besoin d’aide


Le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a affirmé lundi que le peuple soudanais, confronté à une souffrance croissante chaque jour, vit un « cauchemar » de faim et de maladies, en particulier au Darfour.

Guterres a déclaré devant le Conseil de sécurité qu’après dix-huit mois de guerre, « les souffrances augmentent jour après jour, et aujourd’hui, 25 millions de personnes ont besoin d’assistance. »

Il a souligné que la population vit un « cauchemar de la faim » avec plus de 750 000 personnes souffrant d’insécurité alimentaire à un niveau « catastrophique », un « cauchemar de maladies » telles que le choléra, le paludisme, la dengue et la rougeole « qui se propagent rapidement », ainsi qu’un « cauchemar de déplacements » avec plus de 11 millions de personnes déplacées, dont 3 millions de réfugiés dans les pays voisins.

La directrice exécutive du Programme alimentaire mondial des Nations unies avait demandé dimanche aux parties belligérantes au Soudan de permettre un accès complet au pays via différents points de passage afin de faire face au risque d’une « famine imminente » dans ce pays dévasté par une guerre meurtrière depuis plus d’un an et demi.

Depuis avril 2023, une guerre oppose l’armée soudanaise aux Forces de soutien rapide.

La directrice exécutive du programme, Cindy McCain, a déclaré à l’Agence France-Presse : « Nous voulons un accès total ainsi que la possibilité d’entrer par le plus grand nombre de points d’entrée possibles au Soudan et de nous assurer que nous pouvons commencer à grande échelle. »

Elle a poursuivi : « La famine est imminente. Il y a famine dans le camp de Zamzam, et elle se répandra. Il est donc vraiment urgent que nous puissions intervenir à grande échelle. »

Environ 11,3 millions de personnes ont été déplacées par le conflit, dont près de 3 millions à l’extérieur du Soudan, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, qui décrit la situation comme une « catastrophe » humanitaire.

Près de 26 millions de personnes font face à une insécurité alimentaire aiguë, et la famine a été déclarée dans le camp de Zamzam au Darfour.

Elle a précisé : « Il s’agit de faire entrer des denrées alimentaires et des camions là-bas, donc il est crucial que les points de passage restent ouverts… ainsi que les autres passages à travers le Soudan, de la frontière du Soudan du Sud au nord. Nous avons besoin d’ouvrir autant d’entre eux que possible. »

La semaine dernière, une dizaine de pays, dont le Royaume-Uni, les États-Unis, la France et l’Allemagne, ont appelé à garantir l’accès des aides humanitaires aux millions de personnes qui nécessitent une « aide urgente ».

Lundi, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) a rapporté que 47 000 personnes avaient été déplacées de l’État d’al-Jazirah, à l’est du pays, vers les États de Kassala et Gedaref.

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