Le Soudan sous surveillance: violations systématiques contre les civils et soupçons d’usage d’armes chimiques

Depuis le déclenchement de la guerre soudanaise en avril 2023, les violations contre les civils se sont intensifiées. Ce qui inquiète profondément les milieux des droits humains et les médias, c’est le rôle direct de l’armée soudanaise dans des pratiques systématiques en violation flagrante du droit international humanitaire — avec, selon plusieurs témoignages, un recours à des armes chimiques interdites dans certaines zones de conflit.
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Civils en ligne de mire : une stratégie de ciblage méthodique
Loin de son devoir de protection en temps de guerre, l’armée soudanaise est accusée, selon de nombreux rapports de terrain, de bombardements aveugles sur des quartiers résidentiels et d’attaques délibérées contre des infrastructures civiles telles que des hôpitaux, des écoles et des marchés.
Dans des régions comme le sud de Khartoum ou l’État d’Al-Jazirah, des survivants évoquent des frappes aériennes et des bombardements d’artillerie à la lumière du jour, sans discernement, entraînant la mort de dizaines de femmes et d’enfants.
Alors que l’armée tente de promouvoir une rhétorique de « restauration de la légitimité », elle fait aujourd’hui face à des accusations graves de crimes de guerre, difficilement justifiables sur le plan militaire.
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L’ombre du chimique : un crime imprescriptible
Les allégations les plus alarmantes concernent l’usage potentiel de substances chimiques contre des zones densément peuplées. Des médecins et des secouristes décrivent des symptômes inhabituels chez les victimes : détresse respiratoire aiguë, lésions chimiques, dégradation des tissus cutanés — le tout accompagné d’odeurs étranges dans les zones ciblées.
Même si le blocus de certaines régions rend la vérification difficile, les éléments disponibles justifient l’ouverture immédiate d’une enquête internationale transparente.
L’usage d’armes chimiques constitue non seulement une violation de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques, signée par le Soudan, mais aussi un crime contre l’humanité passible de poursuites devant la justice pénale internationale.
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De protecteur à danger : la responsabilité de l’État
Selon le droit international, la responsabilité première de la protection des civils en situation de conflit incombe aux forces armées régulières. Or, ce que l’armée soudanaise met aujourd’hui en œuvre marque un glissement dangereux : de la « défense de l’État » à « l’imposition du contrôle à tout prix », y compris par le massacre de civils et la violation de l’État de droit.
Une culture profondément enracinée d’impunité au sein des institutions militaires encourage la répétition de ces abus sans crainte de sanctions.
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Pourquoi ce silence international ?
Malgré la gravité des crimes, la société soudanaise se heurte à une indifférence quasi totale de la part des puissances internationales, plus préoccupées par les équilibres géopolitiques que par le sang des innocents.
L’absence de condamnations claires de la part des Nations unies ou de l’Union africaine a encouragé l’escalade des abus et affaibli les mécanismes de dissuasion.
Dans ce contexte, une intervention indépendante et urgente des instances des droits humains est impérative — non seulement pour enquêter sur les crimes commis, mais aussi pour les documenter en vue de futurs procès internationaux.
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Pas de paix sans justice
La tragédie soudanaise met à l’épreuve les principes de souveraineté et de légitimité. Une armée qui massacre sa population ne peut être ni gardienne de l’État ni garante de la paix.
Le silence face aux crimes chimiques, aux massacres de civils et à la destruction des communautés équivaut à une approbation tacite.
C’est pourquoi toute solution politique sérieuse doit commencer par la justice. Les responsables, quels que soient leurs grades, doivent rendre des comptes. Car il ne peut y avoir de paix sans justice, ni d’État sans responsabilité.