Grand Maghreb

Le silence électoral des municipales libyennes rompu par les flammes des bureaux de la commission


À la veille d’un scrutin municipal attendu dans 50 villes libyennes, le climat de calme imposé par la période de silence électoral a été brutalement interrompu par deux incendies ayant ravagé les bureaux de la Haute Commission nationale électorale (HCNE) dans les villes de la côte ouest et de Zaouïa. Ces attaques ont transformé une atmosphère de préparation civique en un décor de fumée et de suspicion, soulevant des interrogations sur les motivations de ceux qui cherchent à semer la discorde à la veille du vote.

La HCNE avait annoncé que le vendredi 15 août marquerait la journée de silence électoral pour le second groupe de municipalités. Durant cette période, toute activité de campagne – qu’elle soit écrite, électronique ou diffusée sur les réseaux sociaux – est interdite afin de permettre aux électeurs de réfléchir librement avant le vote du samedi. Cette pratique, essentielle à la transparence du processus, s’inscrit dans la continuité des municipales organisées en novembre 2024 dans 58 villes, qui s’étaient déroulées sans incident notable, renforçant la confiance dans la capacité de la commission à organiser des élections dans un contexte relativement stable.

Mais dans la nuit de jeudi à vendredi, le bureau de la HCNE à Zaouïa a été entièrement détruit par un incendie criminel, emportant avec lui des urnes et du matériel électoral. Simultanément, un autre sinistre a touché le bureau de la côte ouest à Ajeelat, provoquant d’importants dégâts matériels et blessant un agent de sécurité lors d’une tentative d’intrusion. La HCNE a dénoncé un « acte odieux » visant clairement à saboter le processus électoral, tout en réaffirmant sa détermination à organiser un scrutin libre et crédible. Elle a exhorté les forces de sécurité à identifier et traduire en justice les auteurs de ces attaques.

Ces incidents surviennent dans un climat sécuritaire déjà fragile. Trois jours plus tôt, à Zliten, un bureau de la commission avait été la cible d’un assaut armé au moyen d’armes légères, moyennes et de projectiles explosifs, causant de lourds dommages et blessant deux civils voisins. L’attaque, suivie de la fuite des assaillants, a plongé la ville dans un état de tension accrue, déjà ébranlée par la destruction récente d’un site religieux par des groupes extrémistes.

Ces événements mettent en lumière les défis considérables auxquels la Libye fait face pour organiser ses plus vastes élections municipales depuis près de quinze ans, censées concerner 62 conseils dans les trois grandes régions du pays. À moins de vingt-quatre heures du scrutin, les flammes et les tirs viennent rappeler que le chemin vers un exercice démocratique apaisé reste semé d’obstacles.

 

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page