Le silence d’un père et la confusion d’un président : un enregistrement révèle des secrets sur la mémoire de Biden

Dans une pièce emplie de silence, uniquement rythmé par les tic-tac d’une vieille horloge en bois, l’ancien président américain Joe Biden se débat avec les bribes de sa mémoire — non pas face à ses adversaires, mais face à lui-même.

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Des questions apparemment simples se sont transformées en pièges temporels : quand son fils est-il décédé ? Quand a-t-il quitté ses fonctions de vice-président ? Pourquoi détient-il des documents qu’il n’aurait pas dû conserver ? Sur fond de battement d’horloge ancienne, le silence était le principal interlocuteur, et la confusion, la ligne directrice.

C’est ce que révèle un enregistrement audio longtemps retenu par la Maison Blanche. Il dévoile un président qui non seulement oublie, mais dont la mémoire semble se déliter lentement, alors que s’intensifie la bataille électorale contre Donald Trump, désormais président en exercice.

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Ce que révèle l’enregistrement

Selon un enregistrement obtenu par le site « Axios », issu d’entretiens menés en octobre 2023 avec le conseiller spécial Robert Hur dans le cadre de l’affaire des documents confidentiels, Joe Biden aurait eu du mal à se souvenir de la date de décès de son fils, de la fin de son mandat de vice-président, de l’élection de Trump, ou encore des raisons pour lesquelles il possédait certains documents classifiés.

L’audio, dans lequel Biden hésite, trébuche sur ses mots et se plaint à plusieurs reprises, illustre pourquoi la Maison Blanche avait refusé de le publier, au moment où les questions sur ses capacités cognitives se faisaient plus pressantes.

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Il corrobore également l’argument de Hur selon lequel un jury aurait pu percevoir Biden comme « un vieil homme sympathique, bien intentionné, mais à la mémoire défaillante ». Cette évaluation a d’ailleurs contribué à la décision de ne pas engager de poursuites contre lui — au grand dam des Républicains, alors que Trump faisait face à des inculpations similaires.

Les Démocrates et la Maison Blanche ont vivement critiqué Hur, l’accusant de motivations politiques. Mais l’enregistrement, issu d’une interview de six heures, montre que Hur et l’avocat Mark Krickbaum ont conduit l’entretien de manière respectueuse.

L’affaire ressurgit alors que Biden, 81 ans, brigue un nouveau mandat et que les Démocrates sont mis au défi de justifier la viabilité de sa candidature.

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Les silences et les oublis

On entend dans l’enregistrement les longues pauses de Biden cherchant ses mots, souvent aidé par ses avocats. Ces derniers ont dû lui rappeler que son fils Beau est mort en 2015, et que Trump a été élu en 2016.

L’entretien s’est déroulé dans la « salle des cartes » de la Maison Blanche, rythmée par les coups de l’horloge. Biden y évoque son livre Promise Me, Dad, retraçant la perte de son fils à 46 ans d’un cancer du cerveau.

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Malgré des pertes de mémoire notables, il participait activement à l’entretien, plaisantait à l’occasion et répondait de manière cohérente à plusieurs questions.

Le premier jour de l’entretien, le 8 octobre, au lendemain de l’attaque du Hamas contre Israël, Biden semblait particulièrement lent et distrait. Le lendemain, il était plus alerte et engagé.

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Un témoin plus qu’un suspect

Pendant les échanges, Biden apparaissait davantage comme un grand-père nostalgique que comme un suspect potentiel. Il parlait longuement de la voiture Corvette qu’il a conduite avec Jay Leno, ou de l’effet de la presse de Gutenberg sur l’Europe.

À un moment, il demande : « Est-ce que je comprends ce que je dis ? », soulignant lui-même sa confusion.

L’entretien s’est tendu quand l’avocat de Biden, Bob Bauer, a contesté les questions de Krickbaum sur l’intention de conserver un mémo sur l’Afghanistan. Biden a répondu : « Je pense que je voulais simplement le garder pour la postérité ».

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Ce commentaire, interprétable comme une preuve d’intention, aurait pu conduire à une inculpation, mais son avocat a aussitôt atténué l’impact en affirmant que Biden ne se souvenait pas clairement de cette intention.

Enfin, l’enregistrement confirme que malgré des absences mémorielles, Biden a pleinement coopéré avec les enquêteurs, à l’inverse de Trump, et que cela a influencé la décision finale.

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