Le saignement au Soudan se poursuit… Khartoum sous les bombardements et l’armée demande le soutien des civils
Les civils à peine remis de l’Aïd al-Adha, le ciel et la terre ont été envahis par les obus et les balles, rappelant la réalité difficile au Soudan.
Les combats se sont poursuivis au Soudan lundi, avec des bombardements d’artillerie en provenance d’Omdurman visant le centre de la capitale, Khartoum, et la région de Bahri au nord, selon des témoins oculaires. Pendant ce temps, l’armée a renouvelé son appel aux civils pour qu’ils se portent volontaires et rejoignent ses rangs afin de combattre les Forces de soutien rapide.
Les Forces armées soudanaises ont publié une déclaration appelant « les jeunes et quiconque en a la capacité à participer aux forces armées pour défendre l’entité et la dignité de la nation soudanaise ».
L’armée a également ajouté que les responsables des divisions et des régions militaires ont reçu des instructions pour accueillir et préparer les combattants.
Ce n’est pas la première fois que l’armée appelle les civils à se porter volontaires depuis le début des combats contre les Forces de soutien rapide il y a environ trois mois. Cependant, leurs appels précédents n’ont pas trouvé d’écho favorable auprès des civils, d’autant plus que nombreux sont ceux qui souhaitent échapper aux zones de conflit.
Cet appel intervient après un intense bombardement d’artillerie qui a commencé à quatre heures du matin à Khartoum, appelée la capitale triangulaire car elle est composée de trois zones : Khartoum, Khartoum Bahri et Omdurman.
Un résident a déclaré à l’AFP que « les bombardements d’artillerie en provenance du nord d’Omdurman visent Khartoum et Bahri depuis quatre heures du matin ». D’autres témoins ont confirmé cette information.
Dans la région du Darfour, à l’ouest du pays, les Forces de soutien rapide ont lancé une attaque contre le quartier général militaire à Nyala, la capitale de l’État du Darfour du Sud, dimanche soir.
Le général Mohamed Hamdan Dogolo, également connu sous le nom de « Hemeti », a annoncé dans un communiqué qu’ils ont lancé une « campagne intensive pour lutter contre le pillage et le vandalisme, en particulier le vol de voitures civiles ».
Le communiqué a également indiqué que les Forces de soutien rapide « vérifieront toute personne (militaire) conduisant un véhicule civil » et a confirmé que ces individus seront « détenus avec le conducteur du véhicule et présentés pour un procès immédiat ».
Depuis le 15 avril, le Soudan est le théâtre d’affrontements entre l’armée dirigée par Abdel Fattah al-Burhan et les Forces de soutien rapide dirigées par Dogolo « Hemeti ».
Le conflit a entraîné la mort de plus de 2 800 personnes et le déplacement de plus de 2,8 millions d’autres.
Aide élargie
Hier, le représentant de l’UNICEF, Mandip O’Brian, a appelé sur Twitter à « élargir la distribution d’aliments thérapeutiques et à mobiliser des groupes de soins de santé primaires pour traiter les enfants blessés et malades dans le Darfour occidental ».
Le responsable de l’ONU a attribué cette nécessité à « la fuite de milliers de familles avec leurs enfants à cause de la violence dans le Darfour occidental ».
Les combats se concentrent dans la capitale et ses environs, ainsi que dans la région du Darfour, où les Nations Unies ont averti que ce qui s’y passe pourrait atteindre le niveau de « crimes contre l’humanité », et le conflit prend des dimensions de plus en plus ethniques.
Plus de 600 000 Soudanais ont cherché refuge dans les pays voisins, selon l’Organisation internationale pour les migrations, en particulier en Égypte au nord et au Tchad à l’ouest.
Même avant le déclenchement des combats, le Soudan était l’un des pays les plus pauvres du monde. Selon les Nations Unies, 25 millions de personnes au Soudan, soit plus de la moitié de la population, ont besoin d’une assistance humanitaire et de protection.