Le report des élections parlementaires au Kurdistan irakien est devenu inévitable
La Cour fédérale décide de suspendre les procédures relatives aux élections parlementaires au Kurdistan irakien, suite à une plainte déposée par le Premier ministre de la région
La Cour fédérale, la plus haute autorité judiciaire en Irak, a rendu aujourd’hui mardi une ordonnance suspendant les procédures de travail de la Commission électorale indépendante concernant les élections parlementaires au Kurdistan, prévues pour le 10 de ce mois, ce qui indique que le report de l’échéance électorale dans la région autonome est devenu inévitable.
La Cour a déclaré dans un communiqué qu’elle avait « décidé de suspendre l’enregistrement des listes de candidats et leur validation pour les élections du Parlement de la région autonome du Kurdistan irakien jusqu’à ce que la plainte soit tranchée, afin d’éviter les conséquences difficilement réparables de leur mise en œuvre à l’avenir ».
Cette décision fait suite à une plainte déposée par le Premier ministre du Kurdistan, Masrour Barzani, demandant la suspension des procédures de la Commission concernant les élections régionales.
La semaine dernière, des sites kurdes ont annoncé, citant des sources politiques, que la Commission avait suspendu ses travaux relatifs aux élections au Parlement de la région du Kurdistan, mais l’organe a nié.
Les divergences sur les élections au Parlement du Kurdistan se sont intensifiées ces derniers temps, au milieu d’une division politique entre ceux qui appellent à leur report et ceux qui insistent pour qu’elles aient lieu à la date prévue.
Le Parti démocratique du Kurdistan, qui détient la majorité au Parlement actuel, a annoncé sa boycott du processus électoral, en signe de protestation contre la décision de la Cour fédérale en février dernier, qui a réduit le nombre de sièges au Parlement de la région à 100, annulant ainsi les sièges réservés aux minorités en vertu du système des « quotas », et a confié la supervision de l’événement électoral à la Commission électorale indépendante au lieu de l’organe local.
Massoud Barzani, chef du Parti démocratique du Kurdistan, avait précédemment déclaré que la décision de la Cour fédérale suprême d’annuler les quotas de composantes dans les élections du Parlement de la région portait un coup à la partenariat et à la coexistence, soulignant qu’il était impossible de tenir le scrutin sans la participation de toutes les composantes, selon les sites kurdes.
En revanche, l’Union nationale du Kurdistan, rival politique du Parti démocratique du Kurdistan, insiste pour que les élections aient lieu à leur date prévue sans report, affirmant dans un communiqué précédent qu’elle « informera ceux qui sont concernés par le processus politique kurde, l’Irak, la communauté internationale et les Nations unies de son attachement à la démocratie », menaçant de recourir à la justice pour défendre les droits du peuple.
Des observateurs de la politique régionale ont mis en doute la possibilité de tenir les élections le 10 juin prochain, compte tenu de l’attachement du Parti démocratique du Kurdistan à sa position.
Une source du Parti démocratique du Kurdistan a révélé dans une déclaration à la chaîne irakienne « Al-Thaminah » l’existence de propositions visant à reporter les élections au Parlement de la région du Kurdistan, dont la durée varie entre trois et six mois ou à les tenir en même temps que les élections générales en Irak l’année prochaine.
La semaine dernière, le Premier ministre irakien, Mohammed Shia al-Soudani, après avoir rencontré le président de la région, Nechirvan Barzani, a souligné la nécessité de tenir les élections au Parlement du Kurdistan « avec la participation de tous ».
La présidence de la région a annoncé que « al-Soudani, après la visite du président de la région Nechirvan Barzani à Bagdad, a rencontré la Commission électorale et a souligné l’importance de la tenue des élections au Kurdistan dans le cadre d’un consensus politique et de la participation de toutes les composantes de la société des spectres irakiens dans la région, et de garantir la réalisation du principe de justice et d’égalité dans la mise en œuvre de cette obligation ».