Le ralentissement russe fait de la Chine le principal fournisseur d’armes à l’Iran

Téhéran se prépare à une nouvelle phase de confrontation avec Israël et recherche des sources d’armement rapides et efficaces pour combler les lacunes révélées au cours d’une guerre contre l’État hébreu qui a duré douze jours.
Dans un développement notable dans la carte des approvisionnements militaires de l’Iran, la Chine émerge désormais comme le partenaire le plus important de Téhéran dans le domaine de l’armement, selon une analyse approfondie publiée par le magazine Insider. L’évaluation s’appuie sur un ensemble d’indicateurs montrant le recul du rôle traditionnel de la Russie dans le soutien aux capacités militaires iraniennes, au profit d’une présence chinoise croissante, à un moment particulièrement sensible où les tensions régionales s’intensifient.
Après les attaques israéliennes ayant duré douze jours et causé de vastes dégâts aux infrastructures militaires et de défense iraniennes, le magazine indique que Téhéran se prépare à une nouvelle étape de confrontation et cherche des sources d’armement rapides et efficaces pour combler les failles révélées durant ce conflit. L’article souligne que l’Iran semble désormais engagé dans une course contre la montre pour reconstruire ses défenses aériennes et renouveler sa flotte de chasseurs, mais que ses capacités locales n’ont pas permis de progrès significatifs, les laissant en retard d’au moins deux générations par rapport aux capacités américaines et israéliennes.
Dans ce contexte, un exemple révélateur des défis de l’industrie militaire iranienne a récemment retenu l’attention : les médias officiels ont annoncé le retour en service du destroyer Sahand, qui avait coulé l’année dernière lors d’opérations de maintenance. Son réintégration aux côtés de la base flottante Kurdistan a été présentée comme une preuve de la résilience iranienne, mais elle met également en lumière la profondeur des problèmes techniques auxquels le pays est confronté.
Concernant les relations avec Moscou, le magazine souligne un ralentissement notable dans l’exécution des accords militaires promis, notamment la livraison des chasseurs Su-35 et de systèmes de défense aérienne modernes. Selon les sources citées, la Russie a informé Téhéran que ses engagements militaires avaient été affectés par les récentes attaques israéliennes, entraînant plusieurs reports de livraison. Bien que le Kremlin ait annoncé un nouveau calendrier et fourni un nombre limité de chasseurs MiG-29 comme compensation initiale, le rapport précise que ces livraisons partielles, réalisées depuis octobre dernier, n’ont eu aucun effet tangible sur l’équilibre des forces entre l’Iran et Israël.
Le magazine évoque également les efforts iraniens pour obtenir le système S-400, capable de cibler les F-35, mais les négociations pour l’acquisition de batteries supplémentaires progressent lentement, au grand mécontentement de Téhéran. Malgré des informations suggérant l’arrivée d’une première batterie à Ispahan, aucun accord global sur des quantités supplémentaires n’a encore été finalisé.
À l’inverse, la Chine apparaît comme un acteur plus dynamique et flexible. Depuis deux ans, selon le magazine, Pékin est devenu l’un des principaux fournisseurs de technologies militaires à l’Iran, l’aidant à moderniser ses systèmes de défense aérienne et à renforcer les capacités de son armée de l’air. L’auteur estime même que la Chine dépasse désormais la Russie en termes d’enthousiasme et de disponibilité à fournir des technologies militaires à Téhéran.
Selon des sources du Corps des gardiens de la révolution citées dans l’article, Téhéran a conclu l’été dernier un accord avec Pékin pour l’achat de la version avancée du système HQ-9. La Chine aurait livré la moitié de la quantité convenue en moins de deux mois, un rythme nettement supérieur à celui de la Russie. L’aide chinoise ne s’est pas limitée aux équipements : Pékin a également envoyé des équipes de techniciens et d’experts en Iran pour installer les systèmes et former le personnel local, une étape qui pourrait ouvrir la voie à une éventuelle vente de chasseurs J-10C.
Ces éléments recoupent les informations publiées précédemment par The National Interest, qui rapportait l’envoi par Téhéran d’une délégation militaire en Chine après les destructions subies par ses systèmes de défense lors de la dernière guerre, afin de négocier l’achat de chasseurs J-10C et d’autres systèmes de défense.
Cependant, le rapport d’Insider conclut que la possession par l’Iran d’un nombre limité de systèmes S-400 et HQ-9 ne lui permettrait pas de faire face à des attaques aériennes massives menées par Israël, en particulier si les États-Unis participent à l’opération. De même, l’arrivée potentielle de chasseurs russes ou chinois ne modifierait pas rapidement l’équation, car la formation des pilotes nécessiterait un long délai.
Ainsi, l’auteur estime que l’arme la plus fiable dont dispose l’Iran pour toute confrontation future reste son programme national de missiles balistiques, considéré comme l’élément clé de sa capacité de dissuasion en l’absence d’un bouclier de défense aérienne avancé et pleinement opérationnel.
