Politique

Le président al-Char’a rejette la partition de la Syrie


Le président syrien affirme que la côte ne pourra jamais constituer une entité autonome isolée du reste du pays.

Dans une position ferme réaffirmant les constantes de l’État syrien, le président Ahmad al-Char’a a de nouveau insisté jeudi sur l’attachement absolu de Damas à l’unité des institutions souveraines, soulignant que les secteurs de la défense, des affaires étrangères, de la sécurité et de l’économie sont des secteurs « indivisibles » nécessitant une forte centralisation, même dans le cadre d’un éventuel système fédéral futur.

Les déclarations d’al-Char’a ont été faites lors d’une réunion élargie tenue à Lattaquié (nord-ouest), à laquelle il a participé par visioconférence, alors que la région côtière connaît une montée des mouvements populaires opposés à la partition ainsi que des troubles sécuritaires.

Le président a affirmé que « la géographie syrienne forme un tout interdépendant, et il est impossible que la côte devienne une autorité autonome isolée du reste ». Il a qualifié les idées de sécession ou de fédéralisme répondant à des « intérêts étroits » d’« expression d’une ignorance politique ».

Ces déclarations interviennent alors que des voix locales de la région côtière, ancien bastion du régime déchu, évoquent des idées séparatistes, en parallèle de revendications similaires émanant des Forces démocratiques syriennes (FDS) dans le nord-est du pays, ainsi que de la province de Soueïda au sud.

Bien qu’al-Char’a se soit engagé à préserver les droits culturels, sociaux et politiques des minorités, telles que les Kurdes et les Druzes syriens, ces minorités continuent de réclamer une « fédéralisation complète », incluant la gestion des institutions souveraines.

Mardi, plusieurs villes et localités des provinces de Lattaquié, Hama, Deir ez-Zor et Qouneitra ont été le théâtre de manifestations populaires en faveur de l’État syrien, affirmant l’unité nationale et rejetant les appels à la partition ou à la sécession.

Ces mobilisations populaires s’inscrivent dans le cadre d’un refus clair de toute tentative visant à fragiliser le tissu social syrien ou à porter atteinte à la souveraineté et à l’unité du pays.

Elles surviennent au lendemain de protestations ayant eu lieu à Lattaquié, au cours desquelles deux membres des forces de sécurité et plusieurs civils ont été blessés par des tirs provenant d’un quartier habité par des officiers liés aux appareils sécuritaire et militaire de l’ancien régime, selon le ministère de l’Intérieur.

Le ministère a indiqué que ces protestations avaient commencé sous un couvert revendicatif avant de se transformer rapidement en plateformes de provocation confessionnelle systématique visant à semer la division et à créer des fractures au sein de la communauté locale.

Il a précisé que les services de sécurité avaient identifié « des groupes liés à des cellules criminelles appartenant aux résidus de l’ancien régime, ayant attisé le chaos, incité à la violence et agressé des membres de la police, des forces spéciales et de la circulation, en plus d’avoir vandalisé plusieurs véhicules officiels ».

Dans des déclarations antérieures, le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Nour al-Din al-Baba, avait accusé des parties étrangères (non identifiées) d’alimenter le désordre dans les régions côtières en exploitant les protestations.

Le nouveau gouvernement syrien déploie des efforts pour rétablir la sécurité et poursuivre les résidus de l’ancien régime responsables des troubles, notamment dans la région côtière qui fut longtemps un fief des hauts gradés du régime Assad.

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