Politique

Le mouvement d’Ennahdha perd à nouveau la mobilisation contre le président tunisien – détails


En Tunisie, où le mouvement Ennahdha est le bras politique le plus puissant des Frères Musulmans, qui se sont longtemps vantés de sa capacité à se mobiliser à partir de mosquées dont les symboles du mouvement ont été expulsés au cours des deux derniers mois, le peuple tunisien n’a obtenu que quelques centaines de fois l’appel du mouvement et du soi-disant « Front de salut national » pour manifester contre le Président Kaïs Saïed et le référendum constitutionnel prévu le 25 juillet prochain. Selon les médias, des centaines de manifestants ont manifesté hier dans la capitale tunisienne, à l’occasion du deuxième jour de manifestations anticonstitutionnelles organisées par Saïed.

Depuis l’appel à la rédaction d’une nouvelle Constitution et le référendum qui s’est tenu le mois prochain, Ennahdha et ses diverses ramifications ont organisé ces dernières semaines une grève de la rue tunisienne contre le Président tunisien et contre la nouvelle Constitution, qui n’est encore qu’une petite partie de ses caractéristiques, dans le but de se remettre sur le devant de la scène politique, au milieu d’un ressentiment populaire croissant contre le mouvement et ses symboles, qui font l’objet d’accusations « documentées » de corruption financière et politique et d’assassinats de militants politiques.

À la fin du mois de mai, Saïed, a nommé Sadok Belaïd, président-coordinateur du Comité consultatif national chargé de rédiger une nouvelle constitution.

Belaïd lui-même n’est pas épargné par les attaques des Frères musulmans. On l’accuse de « blasphème » , après les déclarations sur l’effacement de l’identité religieuse de la République tunisienne dans le projet de nouvelle constitution, pour étouffer la porte du retour à Ennahdha, ainsi que d’autres mouvements et partis politiques qui ont adopté la religion comme modèle pour des gains politiques profitables à l’inviolabilité du pays, de l’argent et du souffle.

Le projet de Constitution de Belaïd n’était pas non plus reconnu par Saïed, qui appelait à un dialogue politique inclusif déjà entamé le 4 juin pour discuter des articles de la Constitution, en particulier de l’aspect économique, qui avait rencontré une forte opposition et avait atteint le point de grève par l’Union du travail tunisienne.

Fin mars, Saïed annonça la dissolution du parlement huit mois après la suspension de ses travaux le 25 juillet 2021, dans le cadre d’une procédure extraordinaire décrite par ses opposants comme un « coup d’État de la légalité », tout en affirmant qu’il s’agissait d’une correction du cours révolutionnaire.

Le 25 juillet, Saïed annonça le gel du Parlement, avant sa dissolution en mars, et la destitution de l’ancien chef du gouvernement, Hichem Mechichi. Il adopta ensuite une feuille de route politique, initiée par une consultation en ligne, qui devait organiser un référendum populaire le 25 juillet autour d’une nouvelle constitution, pour aboutir aux élections législatives de la fin de l’année.

La décision de dissoudre le Parlement est la bienvenue après des heures où un certain nombre de députés ont défié la procédure de suspension du Conseil, et ont tenu une séance vidéo au cours de laquelle ils ont voté pour l’annulation des mesures extraordinaires annoncées par le Président le 25 juillet. En réponse à la séance du Parlement gelé, Saïed a déclaré : « S’ils veulent diviser le pays et semer la discorde, les étoiles du ciel sont plus proches d’eux, et ce qu’ils font aujourd’hui est une conspiration visant la sécurité de l’État ».

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