Le lien entre le thé matcha et l’anémie : une analyse approfondie
Le thé matcha, boisson traditionnelle japonaise préparée à partir de feuilles de thé vert finement broyées, a acquis une popularité mondiale grâce à ses vertus antioxydantes, stimulantes et détoxifiantes. Riche en catéchines, en chlorophylle et en L-théanine, il est souvent présenté comme un allié du métabolisme, de la concentration et du système immunitaire. Cependant, lorsqu’il s’agit de santé sanguine, et plus particulièrement d’anémie, il convient d’analyser de manière détaillée l’effet du matcha sur l’absorption du fer, minéral essentiel à la production des globules rouges et à la synthèse de l’hémoglobine.
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L’anémie ferriprive, la forme la plus fréquente d’anémie, résulte d’un déficit en fer. Ce manque entraîne une réduction de la capacité du sang à transporter l’oxygène vers les tissus, provoquant fatigue, essoufflement, vertiges et diminution des performances cognitives. Le thé matcha contient des polyphénols puissants, principalement des catéchines, qui ont la propriété de se lier au fer non héminique — c’est-à-dire le fer présent dans les végétaux. Cette liaison chimique diminue la solubilité du fer et réduit son absorption intestinale, ce qui peut, à long terme et en cas de consommation excessive, contribuer à un déficit en fer chez les personnes dont l’alimentation est déjà pauvre en sources bio-disponibles de ce minéral.
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Les recherches nutritionnelles montrent que l’effet inhibiteur du matcha est plus prononcé lorsqu’il est consommé pendant ou immédiatement après les repas, surtout ceux riches en aliments végétaux contenant du fer non héminique, comme les légumineuses, les céréales complètes ou les légumes à feuilles vertes. À l’inverse, le fer héminique, présent dans la viande, le poisson et la volaille, n’est pratiquement pas affecté par les catéchines, ce qui signifie que les personnes ayant une alimentation équilibrée incluant des protéines animales ne subissent qu’un risque limité.
Par ailleurs, le rôle de la vitamine C dans l’absorption du fer ne doit pas être négligé. La consommation simultanée de fruits ou légumes riches en vitamine C permet d’augmenter significativement l’assimilation du fer non héminique, contrecarrant partiellement l’effet inhibiteur des catéchines. Ainsi, une personne qui boit du matcha entre les repas plutôt qu’au moment du déjeuner ou du dîner et qui combine des sources de fer avec des aliments riches en vitamine C limite le risque de carence.
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Cependant, il est essentiel de noter que certaines populations restent plus vulnérables. Les femmes en période de ménopause tardive, les personnes souffrant de troubles gastro-intestinaux, celles ayant subi une chirurgie digestive, ou les végétariens et végétaliens stricts peuvent être exposés à un risque plus élevé d’anémie si la consommation de matcha est importante et répétée. Pour ces groupes, une planification attentive de la consommation et un suivi régulier des taux de ferritine et d’hémoglobine sont recommandés.
En résumé, le thé matcha, tout en offrant de nombreux bienfaits pour la santé, peut interférer avec l’absorption du fer non héminique et, en cas de consommation excessive ou mal planifiée, contribuer à la carence en fer. Une approche équilibrée, incluant la consommation entre les repas et l’association avec des sources de vitamine C, permet de profiter des vertus du matcha sans compromettre la santé sanguine. Pour les individus à risque, la vigilance reste de mise et la consultation d’un professionnel de santé ou d’un diététicien peut s’avérer nécessaire pour ajuster les habitudes alimentaires et prévenir l’anémie.










