Moyen-Orient

Le Liban sous le poids des pertes : les conflits infligent à l’économie 10 milliards de dollars

Les conflits infligent à l'économie libanaise 10 milliards de dollars


Dans un contexte de crises successives, le Liban fait face à d’importantes défis économiques, avec le ministre de l’Économie et du Commerce, Amin Salam, annonçant d’énormes pertes financières estimées à 10 milliards de dollars en raison des conflits en cours. Ces chiffres interviennent alors que le pays lutte pour maintenir sa stabilité économique, avec des impacts dévastateurs sur des secteurs vitaux tels que le tourisme et l’agriculture.

Impact négatif

Dans le cadre des conflits persistants dans la bande de Gaza et dans le sud du Liban, l’économie libanaise subit des pertes catastrophiques atteignant 10 milliards de dollars, a déclaré Amin Salam, ministre de l’Économie et du Commerce du gouvernement libanais intérimaire.

Lors de déclarations à la presse en marge des réunions du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale à Washington, Salam a souligné l’impact négatif profond que la guerre a eu sur l’économie, en particulier dans les secteurs clés du tourisme et de l’agriculture.

Salam a indiqué que les recettes touristiques, qui se chiffraient à 7 milliards de dollars l’année précédente, ont été considérablement affectées par le déclenchement de la guerre, ce qui constitue un coup dur pour le Liban, qui dépend fortement de ces revenus. Il a également évoqué les graves dommages subis par le secteur touristique, qui a chuté de 75% en raison de la situation sécuritaire instable qui a affecté le flux de touristes et de Libanais expatriés, entraînant l’annulation de nombreux événements et voyages prévus pour la saison hivernale.

Pertes de 10 milliards de dollars

Le ministre a également attiré l’attention sur les dommages importants causés au secteur agricole en raison des bombardements israéliens, entraînant des pertes estimées entre 2,5 et 3 milliards de dollars.

Salam a affirmé que les pertes totales de l’économie libanaise s’élèvent jusqu’à présent à environ 10 milliards de dollars, compte tenu des prévisions de croissance économique pour l’année en cours. Le gouvernement espérait réaliser une croissance comprise entre 2,5 et 3%, soutenue principalement par les secteurs du tourisme et de l’agriculture.

Cependant, il semble que la guerre puisse pousser le pays vers une récession économique. Salam exprime son espoir de maintenir les chances d’aboutir à un accord avec le Fonds monétaire international lors des réunions annuelles, deux ans après avoir conclu un accord au niveau des experts sans parvenir à un accord final.

Dans le même contexte, le ministre de l’Économie et du Commerce a critiqué le non-respect des réformes requises par le FMI pour parvenir à un accord final, imputant cette responsabilité aux partis politiques, en particulier en raison du retard dans l’adoption des législations nécessaires pour sauver l’économie.

Salam a souligné le besoin urgent d’une action rapide de la part du législateur pour adopter les lois nécessaires, soulignant que l’accord avec le FMI représente une lueur d’espoir et fournira un cadre pour l’avenir de l’économie libanaise. Il met en garde contre le fait que sans cet accord, la situation économique du Liban sera difficile et le processus de récupération sera plus long et plus difficile.

Le pire scénario

Pour sa part, Mohammed Al-Hani, analyste politique libanais, déclare que le Liban n’a pas encore entrepris de plan global pour résoudre la crise, le pays étant toujours en proie à une crise sociale, économique et financière majeure, exacerbée par l’immobilisme institutionnel et politique. Bien que le tourisme ait contribué positivement à la croissance économique au cours de la période écoulée, le secteur touristique seul ne peut pas remplacer les moteurs de croissance plus inclusifs, durables et diversifiés, qui peuvent aider le pays à mieux résister aux chocs et à aider à remettre son économie sur la voie d’une reprise forte.

Il a ajouté que la dévaluation incontrôlée de la monnaie et le défaut de paiement correspondent au pire scénario que nous avons anticipé depuis plus d’un an et demi, à savoir le scénario de l’inaction de l’État, au lieu d’adopter un plan de sauvetage complet garantissant une répartition équitable des pertes et une reprise durable.

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