Le jeu des ombres : Comment Israël s’est infiltrée au cœur du Hezbollah avant l’assassinat de Hassan Nasrallah
Un rapport publié par le journal New York Times a révélé de nouveaux détails sur l’assassinat de l’ancien secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Le journal a décrit cet événement comme le résultat de nombreuses années de travail intensif de renseignement et de profondes infiltrations dans les rangs du parti, dans le but de se préparer à une confrontation totale anticipée par beaucoup.
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Une infiltration majeure
Le journal, s’appuyant sur des entretiens avec plus de 24 anciens et actuels responsables israéliens, américains et européens, a confirmé que les services de renseignement israéliens, notamment l’unité 8200, ont recruté pendant des décennies des sources qui ont installé des dispositifs d’écoute dans les caches du Hezbollah, suivi les déplacements de ses dirigeants, et même surveillé les rencontres d’un des chefs du parti avec quatre maîtresses.
Selon le rapport, Israël a réalisé des percées majeures dans son infiltration du Hezbollah. Parmi elles, une opération menée en 2012, où l’unité 8200 a obtenu une énorme quantité d’informations sur les caches des dirigeants du parti et son arsenal de missiles.
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Les exploits comprenaient également l’installation de dispositifs de suivi sur des missiles Fajr pendant la guerre de 2006, permettant à l’armée de l’air israélienne de les détruire. Cependant, malgré ces succès, certaines opérations ont connu des revers, comme l’incident de 2023, où un technicien du Hezbollah a suspecté les batteries des appareils de communication utilisés. Israël a dû les faire exploser pour détruire des milliers d’éléments du parti, accélérant ainsi la décision d’assassiner Nasrallah, de peur que l’opération ne soit totalement compromise.
L’assassinat de Nasrallah
Selon le journal, juste avant son assassinat, Nasrallah avait refusé les conseils de ses conseillers de quitter son lieu secret pour un endroit plus sûr, croyant qu’Israël n’oserait pas risquer une guerre totale. Cependant, les renseignements israéliens surveillaient ses mouvements avec une grande précision depuis des années, ce qui a permis d’exécuter l’opération avec succès.
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Le rapport a souligné que l’assassinat de Nasrallah constitue un coup dur pour le Hezbollah et pour l’Iran, qui le soutient dans le cadre de sa stratégie régionale. L’opération a affaibli l’axe de résistance dirigé par Téhéran et provoqué des changements majeurs dans la dynamique du Moyen-Orient, notamment en influençant le régime syrien.
Le Mossad a également élargi son réseau au Liban, en s’appuyant sur des sources humaines pour aider à identifier des installations secrètes du Hezbollah après la guerre de 2006.
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Des responsables ont indiqué que ce réseau a fourni des informations précises sur les emplacements des caches du parti. Israël a partagé ces informations avec les États-Unis et ses alliés européens afin de renforcer la coopération en matière de renseignement.
À la fin de la guerre de 2006, Israël détenait des dossiers ciblant environ 200 personnalités et sites du Hezbollah. En septembre 2024, ce chiffre avait été multiplié pour atteindre des dizaines de milliers, reflétant les progrès réalisés par les services de renseignement israéliens dans leur ciblage du parti.