Politique

Le Japon double ses abris… Se prépare-t-il à la Troisième Guerre mondiale ?


Le spectre d’une Troisième Guerre mondiale hante depuis longtemps les individus comme les gouvernements, dans un monde où les crises et tensions géopolitiques s’intensifient à un rythme alarmant.

Cette crainte grandissante d’une escalade des conflits vers une guerre globale — en particulier avec la prolifération des armes nucléaires — pousse sociétés et États, notamment au Japon, à rechercher des moyens de protection non conventionnels pour assurer leur survie face aux catastrophes majeures, selon le journal britannique Express.

La construction d’abris souterrains n’est plus perçue comme une précaution héritée des guerres passées, mais comme une nécessité urgente face aux menaces militaires, nucléaires ou même naturelles croissantes.

ملاجئ يابانية -أرشيفية

Aujourd’hui, de nombreux pays — notamment en Europe, en Asie et en Amérique du Nord — modernisent leurs anciens abris et en construisent de nouveaux, équipés des dernières technologies pour assurer la sécurité des populations en cas de guerre totale.

Cette obsession sécuritaire dépasse le cadre gouvernemental. Des particuliers, milliardaires et célébrités politiques ou artistiques investissent désormais dans des abris privés de luxe, appelés « abris de l’apocalypse », conçus pour offrir une vie souterraine complète, avec réserves alimentaires pour un an, divertissements et confort équivalents à la vie en surface.

Le Japon se prépare

Le Japon, récemment, a rejoint cette dynamique en approuvant des plans pour doubler le nombre d’abris souterrains capables de protéger la population contre des attaques de missiles, à la lumière des tensions militaires croissantes en Asie de l’Est.

Ce revirement de politique de défense marque un tournant après des décennies de fidélité à la Constitution pacifiste d’après-guerre, qui limitait le développement militaire. Mais les menaces régionales — missiles nord-coréens, expansion chinoise près de Taïwan — ont conduit Tokyo à revoir sa stratégie pour mieux protéger sa population.

Jusqu’à présent, le Japon dispose d’environ 100 000 installations désignées comme zones d’évacuation, mais la majorité sont des espaces ouverts comme des stades, sans protection contre les explosions ou les attaques nucléaires.

Par ailleurs, environ 56 000 installations d’évacuation temporaires, principalement des bâtiments publics et des écoles en béton, sont conçues pour amortir les dégâts de missiles, mais ne sont pas adaptées à des situations extrêmes.

En revanche, on ne compte que 3 336 abris souterrains anti-nucléaires au Japon, majoritairement privés et situés loin des zones densément peuplées, ne couvrant que 0,02 % de la population.

ملاجئ يابانية -أرشيفية

Nouvelles initiatives

Pour y remédier, le gouvernement prévoit la construction de nouveaux abris en profondeur, en béton armé, capables de résister aux explosions. Ces abris offriront à chaque individu de l’espace, des provisions alimentaires, de l’énergie, des systèmes de communication et de ventilation assurant jusqu’à deux semaines de survie.

Les autorités de Tokyo envisagent également de transformer certains entrepôts d’urgence situés dans le métro en abris nucléaires, en mettant l’accent sur les zones proches de Taïwan et des îles du sud-ouest — les plus exposées aux menaces.

Ces mesures s’inscrivent dans une stratégie globale de renforcement des infrastructures défensives, accompagnée d’exercices militaires conjoints avec les États-Unis, les Philippines et la Corée du Sud, ainsi que d’exercices navals en mer de Chine méridionale.

Un phénomène mondial

Le Japon n’est pas seul. D’autres pays adoptent une approche similaire.

En Norvège, d’anciens abris de la guerre froide ont été remis en service. La Suède a rouvert sa base navale souterraine de Muskö et réinvesti dans l’entretien des abris civils.

Quant à la Suisse, qui dispose d’un réseau d’abris nucléaires couvrant toute sa population, elle a lancé un plan de modernisation pour faire face à toute menace future.

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