Grand Maghreb

« Le dispositif secret » des Frères musulmans en Tunisie : une « boîte noire » des ténèbres à la lumière


Des voitures non identifiées se sont arrêtées devant un local dans une banlieue de la capitale tunisienne, en vidant son contenu. Cependant, le temps limité a permis de laisser échapper des indices cruciaux dans l’affaire.

Des détails intrigants précèdent la partie connue de l’affaire du « dispositif secret » du mouvement Ennahdha, bras politique des Frères musulmans en Tunisie. Ces informations offrent une vision complète d’une pieuvre effrayante.

Voici une plongée dans les coulisses du dossier sécuritaire le plus sensible en Tunisie, à l’occasion du onzième anniversaire de la découverte d’un dispositif secret impliqué dans des opérations terroristes, des réseaux armés, et des activités d’espionnage, allant jusqu’à tenter d’infiltrer des ambassades étrangères.

L’histoire
L’affaire débute en décembre 2013, lorsque la propriétaire d’un local à Mornag, dans la banlieue de Tunis, devient méfiante à l’égard de son locataire, Mustapha Khedher.

À cette époque, la Tunisie était sous la gouvernance des Frères musulmans et subissait une recrudescence d’attaques terroristes. Les craintes des habitants envers les nouveaux locataires étaient alors exacerbées.

Khedher, qui semblait au premier abord un homme ordinaire, sans signes extérieurs d’extrémisme, éveilla cependant des soupçons en raison des équipements étranges qu’il entreposait dans le local censé abriter une auto-école.

Les doutes de la propriétaire augmentèrent, mais l’apparence normale de Khedher et l’activité annoncée de l’auto-école rendaient toute certitude difficile. Finalement, elle décida de partager ses inquiétudes avec la police le 19 décembre 2013.

La police contacta Khedher et lui demanda de répondre à des questions, mais ce dernier refusa de coopérer. Une perquisition fut ordonnée, mais avant l’arrivée des forces de l’ordre, des véhicules inconnus avaient déjà vidé une grande partie du contenu du local.

Une enquête révéla que ces véhicules avaient emporté des boîtes contenant des documents secrets, dont certains relevaient du ministère de l’Intérieur. Toutefois, seule une petite partie de ces documents fut mise à la disposition de la justice.

Des mains invisibles

Des témoignages ultérieurs révélèrent que ces documents avaient été placés dans une pièce secrète du ministère de l’Intérieur, alors dirigé par Ali Larayedh, un leader du mouvement Ennahdha.

Mustapha Khedher, quant à lui, était impliqué dans l’assassinat de Chokri Belaïd et avait été chargé par le mouvement de recueillir des informations sensibles sur des journalistes, des policiers et d’autres cibles potentielles.

Le dispositif secret d’Ennahdha, selon des révélations, comprenait un réseau de 21 000 individus infiltrés dans les institutions de l’État, occupant des postes stratégiques pour faciliter les activités du mouvement.

 

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