Le dernier avertissement de Katz et Trump à Hamas : libérer les otages ou détruire Gaza

Le ministre israélien de la Défense, Yisrael Katz, a menacé lundi de détruire Gaza et d’éliminer le mouvement Hamas s’il ne se rendait pas. Il a promis de frapper davantage d’immeubles résidentiels, déclarant : « Aujourd’hui, un ouragan immense s’abattra sur le ciel de Gaza, et les toits des tours du terrorisme trembleront », après un avertissement similaire lancé par le président américain Donald Trump.
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Peu après le message de Trump, Katz a écrit sur la plateforme X que c’était « le dernier avertissement » adressé à Hamas pour libérer les otages détenus à Gaza. « C’est l’ultime avertissement aux assassins et violeurs du Hamas, qu’ils se trouvent à Gaza ou dans des hôtels luxueux à l’étranger : libérez les otages et déposez les armes, sinon Gaza sera détruite et vous serez anéantis. »
Il a ajouté que l’armée israélienne poursuivait ses préparatifs et se tenait prête à élargir son offensive pour prendre le contrôle de Gaza.
Selon les estimations de Tel-Aviv, 48 otages israéliens se trouvent à Gaza, dont 20 encore en vie, tandis qu’environ 11 100 Palestiniens sont détenus dans les prisons israéliennes, où ils subiraient torture, famine et négligence médicale, provoquant la mort de nombreux détenus selon des sources palestiniennes et israéliennes.
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Vendredi dernier, Israël a lancé une campagne de destruction massive et progressive des tours résidentielles dans la bande de Gaza, provoquant le déplacement de milliers de Palestiniens dans des conditions qualifiées de catastrophiques.
Des observateurs estiment que cette stratégie vise à forcer les habitants de Gaza à se déplacer vers le sud de l’enclave, dans le cadre d’un plan israélo-américain de transfert forcé de population.
Trump a déclaré dimanche avoir adressé un « dernier avertissement » à Hamas concernant la libération des otages israéliens, tandis que le mouvement a répondu être prêt à engager immédiatement des négociations sur la base de propositions américaines récentes.
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Dans un message publié sur Truth Social, Trump a affirmé : « Les Israéliens ont accepté mes conditions. Il est temps pour Hamas d’en faire autant. Je les ai avertis des conséquences d’un refus. Ceci est mon dernier avertissement. »
La Maison-Blanche n’a pas fourni de détails sur ces conditions. Toutefois, selon le site Axios, l’envoyé spécial américain Steve Witkoff a transmis la semaine dernière à Hamas, par l’intermédiaire d’un militant pacifiste israélien, une nouvelle proposition visant à conclure un accord global pour la libération des otages et un cessez-le-feu avec Israël.
Quelques heures plus tard, Hamas a déclaré dans un communiqué être « prêt immédiatement » à participer à des pourparlers après réception de ces idées américaines. Le mouvement a indiqué avoir reçu « par l’intermédiaire de médiateurs certaines propositions de la partie américaine en vue d’un accord de cessez-le-feu » et a affirmé accueillir favorablement « toute initiative contribuant à mettre fin à l’agression contre notre peuple ».
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Hamas a ajouté être « prêt immédiatement à s’asseoir à la table des négociations pour discuter de la libération de tous les prisonniers en échange d’une déclaration claire de fin de guerre, du retrait total des forces d’occupation de Gaza et de la mise en place immédiate d’un comité d’indépendants palestiniens pour administrer le territoire ».
En Israël, le Forum des familles d’otages a salué cette évolution comme un « véritable progrès ». Dans un communiqué, il a affirmé : « La garantie apportée personnellement par le président des États-Unis constitue une étape historique sans précédent. Cet accord pourrait ouvrir la voie à un règlement régional plus large, garantir la libération de tous les otages et permettre aux soldats et réservistes de rentrer chez eux. »
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Les opérations militaires israéliennes ont causé la mort d’au moins 64 455 personnes à Gaza, en grande majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé dirigé par Hamas et jugés fiables par l’ONU.
Le porte-parole de la défense civile à Gaza, Mahmoud Basal, a rapporté que 48 personnes ont été tuées dimanche lors de frappes aériennes israéliennes.
De son côté, le Premier ministre Benyamin Netanyahou a affirmé que l’État hébreu « intensifie » son offensive dans la plus grande ville de l’enclave, tandis que l’armée annonce contrôler désormais 40 % de Gaza-ville.
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D’après les Nations unies, environ un million de personnes vivent dans la ville et ses environs. Nombre d’entre elles affirment qu’elles ne quitteront pas les lieux faute d’endroits « sûrs » dans une bande de Gaza en ruines et plongée dans une crise humanitaire.
Bien qu’Israël n’ait pas officiellement annoncé une offensive totale pour s’emparer de Gaza-ville, les bombardements et opérations militaires s’y sont intensifiés ces dernières semaines. L’armée a même commencé à ordonner l’évacuation d’immeubles élevés, accusant Hamas de les utiliser à des fins militaires, accusation rejetée par le mouvement.
La guerre a contraint la majorité des plus de deux millions d’habitants de Gaza à se déplacer à plusieurs reprises. Samedi, l’armée a demandé aux civils d’évacuer Gaza-ville pour se rendre à la « zone humanitaire » d’al-Mawasi, dans le sud, présentée comme disposant d’infrastructures humanitaires et de ravitaillements en nourriture et en médicaments.
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La gravité de la crise humanitaire, qui a conduit l’ONU à déclarer officiellement une famine à Gaza, a accru la pression internationale sur Israël pour mettre fin à la guerre. Plusieurs pays occidentaux ont annoncé leur intention de reconnaître un État palestinien lors de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre. Dimanche, le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Sa’ar a dénoncé cette démarche.
« Les pays qui poussent à ce qu’on appelle la reconnaissance d’un État palestinien, comme la France et le Royaume-Uni, commettent une grave erreur », a-t-il déclaré. « On ne peut pas dissocier la question de l’État de celle de la paix, car cela rendra la paix plus difficile à atteindre. Un accord de paix ne pourra être conclu que dans un cadre bilatéral. »
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Il a mis en garde contre le fait que cette reconnaissance « pousserait également Israël à prendre des décisions unilatérales, ce qui constituerait une erreur grave ».
Le roi Abdallah II de Jordanie a, pour sa part, réaffirmé le « rejet absolu » par son pays de toute tentative israélienne d’annexion en Cisjordanie ou de déplacement forcé de Palestiniens, selon un communiqué publié à l’occasion de sa visite aux Émirats arabes unis, où il a rencontré le président Mohammed ben Zayed al-Nahyane.
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