Société

Le danger vient des océans… L’ONU lance un message d’alerte à l’humanité


Astrid Puentes Riaño, rapporteuse spéciale des Nations Unies sur le droit de l’homme à un environnement propre, sain et durable, a alerté sur le fait que la dégradation des océans représente une menace existentielle pour l’humanité. Elle a souligné que la protection des écosystèmes marins est une obligation pour les États dans le cadre de leur engagement à garantir les droits de l’homme.

Dans un rapport présenté vendredi devant le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, réuni pour sa 58ᵉ session à Genève, Puentes Riaño a insisté sur l’importance de reconnaître l’interconnexion entre les êtres humains, les écosystèmes et les océans. Elle a affirmé que cette prise de conscience est essentielle pour comprendre l’impact des activités humaines sur cet équilibre fragile, même pour ceux qui vivent loin des côtes. Elle a précisé que cette relation affecte directement les systèmes alimentaires, les écosystèmes sains et la stabilité climatique.

Les océans : un écosystème vital menacé

Selon l’Agence de presse des Émirats « WAM », l’océan représente le plus grand écosystème de la planète, couvrant 70 % de la surface terrestre. Il joue un rôle fondamental dans la régulation du climat et constitue une source de subsistance pour des milliards de personnes. Actuellement, environ 2,4 milliards d’individus vivent à moins de 100 kilomètres des côtes.

Pourtant, malgré l’existence de plus de 600 accords internationaux visant à préserver la biodiversité marine, les écosystèmes océaniques sont menacés par de nombreux dangers imminents, notamment le changement climatique, la surpêche, l’exploitation industrielle des ressources marines, la pollution et l’extraction minière en haute mer.

Puentes Riaño a averti que ces menaces ont des conséquences dévastatrices, en particulier pour les populations autochtones, les petits pêcheurs et les communautés côtières. Elle a également dénoncé l’augmentation des violences contre les défenseurs de l’environnement et le manque de responsabilité des gouvernements et des entreprises face à ces défis.

Les principales menaces pesant sur les océans

Dans son rapport, Puentes Riaño a mis en avant plusieurs dangers critiques pour les océans :

Le changement climatique et l’acidification des océans
L’augmentation des températures mondiales entraîne un réchauffement des océans, provoquant des phénomènes destructeurs tels que le blanchissement des coraux, la perturbation des courants marins et la disparition d’écosystèmes entiers. Par ailleurs, l’acidification des océans, due à l’absorption excessive de dioxyde de carbone, fragilise les organismes marins comme les coquillages et les coraux, qui sont essentiels aux chaînes alimentaires marines.

La surpêche et l’épuisement des ressources marines
La pêche intensive met en péril de nombreuses espèces de poissons et perturbe l’équilibre des écosystèmes marins. La pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) aggrave encore la situation, menaçant la sécurité alimentaire des communautés côtières et contribuant à l’effondrement de certaines populations de poissons.

L’exploitation minière des fonds marins et l’industrialisation
L’exploitation des ressources minérales sous-marines constitue une menace croissante. Cette activité perturbe des écosystèmes encore largement inconnus et pourrait entraîner des dommages irréversibles. L’absence de régulations strictes renforce le risque de catastrophe écologique.

La pollution plastique et chimique
Chaque année, des millions de tonnes de plastique se retrouvent dans les océans, mettant en danger la faune marine et contaminant la chaîne alimentaire. Les microplastiques présents dans les poissons et fruits de mer représentent une menace directe pour la santé humaine. De plus, les polluants chimiques, comme les métaux lourds et les déchets industriels, s’accumulent dans les organismes marins et provoquent des effets toxiques durables.

La destruction des habitats côtiers
Les mangroves, les herbiers marins et les récifs coralliens jouent un rôle essentiel dans la protection des côtes et la survie de nombreuses espèces marines. Cependant, ces habitats disparaissent à un rythme alarmant en raison de l’urbanisation, de la déforestation et des activités industrielles. Leur destruction affaiblit la résilience des océans face au changement climatique.

Un impact disproportionné sur les communautés vulnérables

Puentes Riaño a insisté sur le fait que la détérioration des océans affecte davantage les populations les plus vulnérables. Les peuples autochtones et les petits pêcheurs, dont la culture et la survie dépendent des ressources marines, sont confrontés à des pertes économiques et alimentaires croissantes. La montée du niveau des mers et l’intensification des phénomènes climatiques extrêmes menacent également leurs habitats et leurs moyens de subsistance.

Elle a également dénoncé l’augmentation des attaques contre les militants écologistes. Partout dans le monde, ceux qui luttent pour la protection des océans sont victimes de menaces, d’intimidations et même d’assassinats. L’absence de gouvernance efficace et la corruption favorisent l’exploitation des ressources marines au détriment des droits des populations locales.

Un appel à l’action urgent et ambitieux

Pour faire face à ces menaces, Puentes Riaño a formulé plusieurs recommandations destinées aux gouvernements, aux entreprises et aux organisations internationales :

  • Renforcer la protection légale de la biodiversité marine en créant davantage d’aires marines protégées et en adoptant un traité contraignant pour protéger la haute mer.
  • Encadrer plus strictement la pêche en imposant des quotas scientifiques, en luttant contre la pêche illégale et en soutenant les petits pêcheurs.
  • Interdire l’exploitation minière des fonds marins jusqu’à ce que des recherches approfondies évaluent ses conséquences environnementales.

Un avertissement final : l’avenir de l’humanité dépend de la santé des océans

Puentes Riaño a conclu son rapport en avertissant que l’inaction pourrait entraîner des conséquences irréversibles. La disparition massive de la biodiversité marine mettrait en péril l’approvisionnement alimentaire mondial, aggraverait la crise climatique et accentuerait les inégalités sociales.

Elle a insisté sur le fait que les océans ne peuvent plus être traités comme une question secondaire dans les politiques environnementales. Il est impératif de reconnaître leur rôle central dans la préservation de la planète et des droits humains.

« Notre survie dépend de la santé des océans », a-t-elle déclaré. « Si nous n’agissons pas immédiatement, les dommages deviendront irréversibles. Les décisions que nous prenons aujourd’hui détermineront si nous léguons aux générations futures un monde vivant et prospère ou un océan transformé en une étendue d’eau morte et polluée. »

Son message est clair : le destin de l’humanité est lié à celui des océans. Le temps d’agir, c’est maintenant.

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