Politique

Le danger du terrorisme au Sénégal

Le site Web consacré à l’établissement de conseils avant le voyage au Royaume-Uni a élargi son champ d’alerte et ses alertes de se rendre en Afrique de l’Ouest pour y inclure le Sénégal en raison des risques de terrorisme, comme l’a déjà fait la France.

Les autorités françaises ont mis en garde leurs nationaux contre l’absence de mesures de sécurité nécessaires à la frontière avec le Mali et la Mauritanie. Le Royaume-Uni est allé un peu plus loin en révélant que les terroristes pourraient tenter de commettre des attentats au Sénégal, soulignant qu’il fallait éviter de se rendre dans la zone frontalière de Bodor à Kadera, qui se trouve à plus de 400 kilomètres à la frontière avec la Mauritanie et à 40 avec le Mali, en raison de la présence éventuelle de membres du groupe terroriste Nasra al-Islam de l’organisation terroriste Al-Qaïda dans la région du Sahel.

Selon un rapport des Nations Unies publié au début de l’année en cours, le Groupe  »Nasra al-Islam et les musulmans » a établi sa présence sur le territoire sénégalais près de la frontière avec le Mali et la Mauritanie dans la région de Bakkal et la Cité de Ferlo et a reçu un appui local.

Selon les informations reçues, il semble que la menace terroriste émane de l’extérieur du Sénégal, mais qu’elle a aussi une extension et des structures d’appui internes. Fin avril dernier, le procès de certains terroristes, pour la plupart des Sénégalais, s’est terminé, suggérant ainsi que le pays souffre également de ce fléau à l’intérieur du pays.

Par le biais du procès, des activités terroristes impliquant des condamnés ont été révélées. L’un d’entre eux, Boubacar Dianco, Al-Maarouf bassem, Al-Imam N’Daw, originaire de Dakar, et quatre autres terroristes accusés d’être associés à un groupe terroriste, de blanchiment d’argent, de contrefaçon et de financement du terrorisme.

Entre 2016 et 2017, Boubacar Nyangadou, Sena Ould Sidi ont été arrêtés au Sénégal pour des attentats terroristes à Ouagadougou (janvier 2016) et Grand Bassam (Côte d’Ivoire) (mars 2016). Leur rôle au Sénégal était le blanchiment d’argent et la gestion des services logistiques de la Ligue musulmane Nasra. Mohamed Ould Nouini, l’ancien chef de file du Groupe Nasr al-Islam et les musulmans, a été tué le 14 février 2018 au Mali.

Boubacar Dianko entretient des relations amicales avec l’ancien Prince du Mouvement pour l’unification et le jihad en Afrique de l’Ouest, Hamada Ould Mohamed Khayre, qui est venu visiter Gao, au Mali, et qui a reçu des fonds.

Le procès a également révélé la présence de personnes qui recrutaient des jeunes Sénégalais depuis 2014 pour émigrer en Libye ou au Nigéria. Ils ont trompé une trentaine de jeunes, dont la plupart se sont rendus dans la ville libyenne et d’autres dans le nord du Nigeria pour établir un État terroriste d’EI entre le Sénégal, la Gambie et la Guinée.

En dépit des terroristes locaux, le Sénégal a été un point de transit pour les combattants étrangers. En janvier dernier, la police espagnole a arrêté trois membres de l’EI entrés illégalement en Algérie. Parmi eux, il y avait Marouane, un terroriste algérien meurtrier en Syrie, qui est rentré au Sahel, où il a combattu aux côtés d’Al-Qaïda au Maghreb islamique, et s’est rendu au Sénégal, puis à travers la Mauritanie et l’Algérie, où il a contacté l’EI, le  »Jund al-Khilafah », pour lancer une attaque en Europe.

Une autre question concerne un membre d’Al-Qaïda allemand, Auerbach Marius Falk, arrêté en mai dernier à l’aéroport Blaise Diagne au Sénégal, pour être extradé vers l’Allemagne. En ayant connaissance de toutes ces informations sur les terroristes étrangers qui ont traversé le territoire sénégalais, il est très difficile de croire qu’ils n’ont pas reçu de soutien de la part du pays.

Il y a aussi des cas d’expulsion vers le Sénégal, comme l’affaire imam Mohamed Lamine Diop, Al-Maarouf Bassem Abouhatem, expulsé d’Espagne en février dernier pour avoir été accusé de terrorisme. Lorsqu’il est arrivé à Dakar, il n’a pas été arrêté, car il était seulement considéré comme expulsé. Il s’est adressé à la mosquée Calahorra et a été accusé d’avoir reçu des fonds de la Societé pour la restauration du patrimoine islamique, qui a été ajoutée en 2008 à la liste du Département du Trésor des États-Unis pour financer les activités terroristes d’Al-Qaida.

Jusqu’à présent, le Sénégal n’a subi aucune attaque terroriste, car il utilise une base logistique. Comme on l’a vu plus haut, si le Sénégal a survécu aux opérations terroristes, ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de terroristes dans le pays. Dakar a récemment décidé de ne pas attendre que les terroristes exécutent leurs opérations dans le pays, en anticipant l’envoi des troupes à la Mission des Nations Unies au Mali. C’est un geste qui a irrité Al-Qaïda.

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