L’avenir de l’armement du Hezbollah est ouvert à la discussion: Sous conditions

Un haut responsable du Hezbollah libanais a déclaré à l’agence Reuters que le groupe est prêt à discuter de l’avenir de son arsenal, mais sous certaines conditions.
Selon ce responsable, le Hezbollah est disposé à entamer des discussions avec le président Jozef Aoun concernant son armement, à condition qu’Israël se retire du sud du Liban et cesse ses frappes sur le territoire. Il a ainsi fixé les prérequis à toute négociation, que certains observateurs espèrent voir aboutir à un abandon progressif des armes par le groupe.
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Pendant des décennies, le Hezbollah a exclu toute discussion sur la question de ses armes. Ces dernières années, le groupe a cependant maintenu une influence politique forte en s’assurant une présence clé au sein du gouvernement libanais, notamment à travers ce que l’on appelle le « tiers de blocage ».
Mais face aux pressions résultant de la confrontation avec Israël l’an dernier, et après la perte de son chef Hassan Nasrallah, de son successeur Hachem Safieddine ainsi que de la majorité de ses cadres militaires de premier et second rang, le Hezbollah a accepté une trêve qui n’a pourtant pas conduit au retrait israélien du sud du Liban. Le groupe a également dû céder sur l’élection présidentielle et la formation d’un gouvernement sans bénéficier de son traditionnel droit de blocage.
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La question de l’armement du Hezbollah refait surface, d’autant plus que les frappes israéliennes se poursuivent malgré un cessez-le-feu conclu en novembre. Washington insiste de plus en plus pour que le Hezbollah rende ses armes, dans un contexte où les États-Unis se disent prêts à entamer des négociations nucléaires avec l’Iran, principal soutien du groupe.
L’accord de cessez-le-feu, parrainé par les États-Unis, prévoit que l’armée libanaise démantèle toutes les installations militaires non autorisées et confisque l’ensemble des armes, en commençant par les zones situées au sud du fleuve Litani, qui se jette dans la Méditerranée à environ 20 kilomètres de la frontière israélienne.
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Deux sources proches des délibérations internes du Hezbollah ont indiqué que le groupe envisage de remettre ses armes lourdes — notamment les drones et missiles antichars — à l’armée libanaise, au nord du fleuve Litani.
Il y a deux jours, le président libanais Jozef Aoun a réaffirmé que l’État devait être le seul à détenir des armes sur le territoire, appelant Israël à se retirer des zones qu’elle occupe dans le sud du pays.
Il a déclaré que « le Liban a besoin de temps et d’espace pour résoudre les problèmes avec sérénité », ajoutant que « le maintien d’Israël dans les cinq points occupés ne sert pas les intérêts du Liban et ne fait que compliquer davantage la situation ».
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Le président a également exhorté les États-Unis à faire pression sur Israël pour qu’elle se retire de ces territoires.
Interrogé sur sa vision concernant le désarmement du Hezbollah, le président Aoun a insisté sur « l’importance du dialogue », affirmant : « Comme je l’ai dit dans mon discours d’investiture, il n’y a pas de place pour des armes ou des groupes armés en dehors du cadre de l’État. Ces questions doivent être résolues par la concertation. »
Il a ajouté : « Nous allons bientôt entamer l’élaboration d’une stratégie de sécurité nationale, dont découle la stratégie de défense nationale. »
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Cette évolution intervient alors que l’Iran espère conclure un accord avec les États-Unis sur son programme nucléaire.
Le président américain Donald Trump a d’ailleurs annoncé, lundi soir, de manière inattendue, que des pourparlers directs de haut niveau entre Washington et Téhéran débuteraient samedi prochain. Cette déclaration a été faite lors de la visite du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou à la Maison-Blanche.