Politique

L’armée soudanaise mine le cessez-le-feu et contrecarre les efforts humanitaires de Griffiths


L’agent humanitaire américain Martin Griffiths cherche à rencontrer les commandants de l’armée, le général Abdel Fattah al-Burhan, et des forces de soutien rapide, Mohamed Hamdan Dogolo, connu sous le nom de Hemeti, afin d’envisager la construction de corridors humanitaires après que les forces d’al-Burhan ont torpillé une trêve de sept jours après son entrée en vigueur à laquelle Djouba avait donné son accord aux deux parties au conflit.

L’armée soudanaise n’a pas respecté la trêve dès son premier jour, où elle a lancé aujourd’hui à l’aube d’intenses attaques d’artillerie et d’aviation, indiquant qu’elle avait commis des actes d’escalade en faisant le dos à toutes les médiations régionales et internationales dans une situation d’aggravation de la crise humanitaire et en sapant les efforts de pacification des forces d’appui rapide.

Griffiths a confirmé qu’il souhaitait rencontrer les parties au conflit au Soudan dans les deux ou trois jours pour obtenir des assurances publiques de la part de celles-ci quant à la sécurité de l’acheminement de l’aide humanitaire.

D’après les informations communiquées par Djeddah, en Arabie saoudite, une réunion pourrait avoir lieu dans la capitale soudanaise, Khartoum, ou ailleurs, à la suite d’une visite à Port-Soudan qui avait pour but de préparer une opération de secours de grande envergure.

L’Organisation des Nations Unies a averti que les combats entre l’armée et les forces paramilitaires d’appui rapide pourraient entraîner une catastrophe humanitaire qui pourrait s’étendre à d’autres États.

Plusieurs membres du personnel des Nations unies ont été tués dans les violences du 15 avril.

Bien qu’une partie de l’aide ait été acheminée à Port-Soudan, les organismes d’aide demandent des assurances détaillées concernant la mise en place d’un couloir sécurisé pour permettre la distribution de l’aide à Khartoum, au Darfour et ailleurs.

Le responsable de l’ONU a déclaré qu’il avait parlé par téléphone à Hemeti et al-Burhan de Port-Soudan hier, mercredi, pour leur dire qu’il y avait un besoin de couloirs d’aide spécifiques et de transferts aériens.

Il a ajouté : « Nous sommes maintenant très clairs quant à nos besoins opérationnels en ce qui concerne les engagements que nous devons prendre d’eux », indiquant qu’une route pourrait passer par une frontière civile au sud-est de Khartoum et une autre au Tchad vers le Darfour.

Près d’un tiers des 46 millions de Soudanais avaient déjà besoin d’une aide humanitaire avant le début du conflit actuel.

Les combats ont entraîné le déplacement de centaines de milliers de personnes, essentiellement originaires du Darfour, dans l’ouest du Soudan, et plus de 100 000 personnes ont fui la frontière soudanaise.

À Khartoum, des millions de personnes essaient encore de se protéger d’une guerre ouverte entre une armée qui utilise des frappes aériennes, de l’artillerie lourde et des forces de soutien rapide déployées dans des quartiers résidentiels.

La plupart des hôpitaux ne sont plus en service et de nombreuses régions sont privées d’électricité et d’eau, tandis que l’approvisionnement en nourriture et en carburant diminue. La déclaration répétée d’une trêve n’a pas permis de mettre fin aux combats.

Griffiths a déclaré qu’il espérait rencontrer al-Burhan et Hemeti, ou qu’un « délégué délégué habilité à signer les chartes spécifiques que nous mettrons devant eux » afin d’assurer l’acheminement de l’aide.

« Il est important que nous nous réunissions en face à face pour discuter de cette question, car nous avons besoin d’un moment public et responsable », a-t-il déclaré.

« Nous sommes en train de les consulter en ce qui concerne la date et le lieu précis », a-t-il déclaré.

En ce qui concerne la date de ces réunions, il espère qu’elles auront lieu dans les deux ou trois jours.

Au milieu de ces événements, les affrontements se sont intensifiés dans la capitale soudanaise, Khartoum, au cours desquels les deux parties au conflit ont fait sauter le jeudi, tandis que les forces ont accusé des éléments de l’armée d’avoir délibérément commis des violations pour tenter de faire échouer tous les efforts de paix dans un contexte où le rôle des vestiges de l’ancien régime et des forces des Frères est apparu au grand jour.

Selon des témoins oculaires, de violents accrochages ont eu lieu autour du palais présidentiel et du commandement général au centre de Khartoum.

Selon des témoins, les bruits des canons et des explosions se sont concentrés dans le centre de Khartoum, où les panaches de fumée se sont multipliées.

Des avions de l’armée soudanaise ont également survolé les villes d’Omdurman, à l’ouest de Khartoum, et de Bahri (au nord), selon des témoins.

Dans leur déclaration, les forces de soutien rapide ont condamné les actes irresponsables des commandants des forces du coup d’État (armée) et des partisans de l’ancien régime, qui ont violé l’armistice humanitaire et attaqué nos forces depuis l’aube du jeudi dans un certain nombre de positions qu’elles occupent.

Ajoutant: « Nos forces et les quartiers ont été bombardés sans discrimination par des canons et des avions, dans une attitude de lâcheté qui constitue une violation flagrante des normes et du droit internationaux, du droit international et du droit humanitaire ».

Les forces de soutien rapide ont fait observer que « la multiplicité des centres de décision au sein du groupe coup d’État a eu des répercussions négatives sur la mise en œuvre de la trêve humanitaire ».

Les FAS ont averti à plusieurs reprises que les forces de Khokhoumi et les autres forces du régime qui continuent d’avoir une influence dans l’armée ne voulaient pas laisser l’ombre au Soudan, que le retour au calme et le respect des solutions politiques et de l’Accord-cadre ne servaient pas leurs intérêts.

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